lundi 28 mars 2022

KA BAR 1217 / 1220



LE KA-BAR 1217 / 1220

La marque américaine a réussi à concevoir un couteau qui est devenu une légende.

Ce couteau a été utilisé entre autres par l’US Navy et fut le compagnon de différentes unités et de plusieurs soldats américains durant la Seconde guerre mondiale, la guerre de Corée et la guerre du Vietnam.


Le modèle Ka-Kar 1217 est le digne descendant du modèle utilisé à l’époque. Encore aujourd’hui, celui-ci équipe des soldats à travers le monde.


Ce couteau possède toutes les caractéristiques d’un « couteau de combat » pour un soldat.

A commencer par une garde qui est un élément essentiel pour un couteau qui est destiné au combat. Cette garde à double quillon a pour but de protéger efficacement la main de l’utilisateur que cela soit en mode « offensif » ou en mode « défensif ».


La longueur de la lame est adaptée pour ce type de couteau car une lame trop petite n’est pas optimale pour traverser les couches de vêtements et ensuite atteindre les organes vitaux. Une lame trop petite n’est également pas polyvalente pour un usage en mode « vie en campagne ».

Le choix d’une pointe de type Clip Point Bowie est intelligemment choisi car elle permet un pouvoir de perforation dans la matière opposée. Le faux contre tranchant améliore encore plus ce pouvoir de perforation (il ne faut pas beaucoup d’huile de coude pour que celui-ci se transforme en contre tranchant actif pour encore améliorer ce pouvoir de perforation).


La longueur du manche est adaptée aux grandes mains et optimale pour une utilisation avec un gant.

La géométrie uniforme du manche permet une prise en main sur 360° sans aucune gêne. 

Les petites mains ne seront pas forcément à leur aise avec ce modèle, mais Ka-Bar a réglé ce problème car un modèle plus petit existe, le Ka-Bar Short 1250.

Les rondelles de cuir qui façonnent le manche possède un grip intéressant une fois que celles-ci sont légèrement patinés. Les rondelles de cuir sont stabilisées, mais avec le temps cette matière n’est pas idéale en zone humide et ne supporte pas forcément très bien les variations de température, mais Ka-Bar a encore une fois réglé ce petit problème avec le modèle 1213 qui possède un manche en Kraton.


En sortie de boite le pouvoir de coupe est correct par rapport à l’acier utilisé et il s’affûte facilement sur le terrain.


Le poids et l’équilibre du couteau sont optimum pour ce type de couteau. La soie traversante permet de gagner quelques grammes par rapport à un couteau fabriqué en « plate semelle » et le talon en acier permet d’équilibrer le couteau tout en possédant une zone d’impact intéressante lors d’un combat à une distance de « clinch ».


Le revêtement de la lame est assez fragile comparé à d’autres marques. En sachant que peu importe le revêtement et même s’il en existe de très résistants, sur du moyen et long terme il s’usera fatalement. Mais c’est ce qui donne le charme d’un couteau qui est utilisé par rapport à un couteau qui reste enfermé dans un tiroir.


Le passant de ceinture de l’étui en cuir est un peu trop souple pour un dégainé optimal.

Il y a possibilité d’attacher une drisse en bas de l’étui pour ensuite la fixer sur votre cuisse pour palier à cela ou de customiser le passant de ceinture de l’étui en le renforçant avec du « carton + du tape » ou « du cuir + du tape » ou « du Kydex + du tape », etc…


Pour conclure, ce couteau est un bon investissement « PVEPP » (Poids / Volume / Efficacité / Praticité / Prix)

Il est adapté au combat et aux soldats grâce à l’ensemble de ces caractéristiques. Il a été utilisé sur de nombreux conflits et cela lui a permis de se forger une solide réputation sur le terrain.














* Cet article est disponible dans le magazine Suvival n°25





jeudi 17 mars 2022

ERIC LEMAIRE aka LEM



1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Salut Tony, je m’appelle Eric Lemaire, j’ai 42 ans et je viens de Liège en Belgique.

Je pratique les Arts Martiaux / Sports de Combat depuis environ 35 ans.

Je travaille dans le secteur aéroportuaire et je suis marié et l’heureux Papa d’une adorable Princesse de 10 ans.


2- Quel est ton parcours dans les sports de combat et les arts martiaux ?

J’ai commencé par le karaté Shotokan à l’âge de 7 ans, que j’ai pratiqué pendant plusieurs années.
Ensuite, j’ai tâté un peu du kick-boxing et de boxe Thaï avant de tomber, complètement par hasard, sur le Krav-Maga qui, à l’époque était encore plus que confidentiel en Belgique.

J’ai pratiqué le Krav pendant une dizaine d’années jusqu’à obtenir ma ceinture noire et mon diplôme d’instructeur. C’est aussi là que j’ai rencontré mes deux partenaires, Luc et Rodolphe, avec lesquels j’ai eu le plaisir de parcourir un sacré bout de chemin par la suite.


3- Il y a environ 20 ans, nous avons participé à un stage de « protection personnelle » organisé par Vincent Roca à Nancy qui été instruit par Fred Perrin et Eric Haffray. Peux-tu nous dire ce que ce stage a changé pour toi ?

Avec le recul, je me dis que les planètes devaient vraiment être alignées lors de ce stage.

Déjà c’est arrivé à un moment où je commençais tout doucement à me lasser du Krav, devenu beaucoup plus mainstream et dont les dérives (gué-guerres entre fédérations, gonflement artificiel du répertoire technique, etc…) commençaient à me fatiguer.

Ensuite, il a vraiment fallu un sacré coup de chance pour réunir une telle bande d’enfoirés au même moment et au même endroit, ça ressemblait davantage au casting d’un film de Guy Ritchie qu’à un stage d’Arts Martiaux.

Être confronté pour la première fois à l’enseignement de Fred (et aux anecdotes d’Eric H.) ça a été littéralement une grosse baffe dans la tronche, au propre comme au figuré d’ailleurs.

Je me rappelle sur le chemin de retour avec mes deux acolytes ; à un moment on s’est regardé tous les trois et on s’est dit « C’était donc CA qu’on cherchait depuis si longtemps !!! ».

A partir de ce jour-là, on savait que le Krav c’était terminé pour nous et on n’a plus jamais regardé en arrière…


4- Après ce fameux stage à Nancy et quelques années plus tard à base de châtaignes, salades de phalanges, de sueur et de grosses rigolades, nous avons été certifiés moniteur en « protection personnelle » méthode ACDS par Fred Perrin. Peux-tu nous donner quelques anecdotes lors de tous ses séminaires.

Comme dit le proverbe « ce qui se passe à l’ACDS, reste à l’ACDS »… Mais avec le temps certaines sont devenues légendaires et je suppose qu’il y a prescription maintenant.

Je pense que tu te souviens comme moi du fameux « Incident du Buffalo Grill » à Moissy Cramayel, où une partie du personnel a failli servir de repas.

Ou encore d’un certain stage en Suisse, où on s’est retrouvé tous les deux à promener une caisse bien chargée, à travers les champs de la bucolique Helvétie.

A titre personnel, je me souviens d’un sparring d’anthologie avec Philippe Perotti qui s’est terminé à coup de Spyderco d’entrainement, devant les stagiaires qui pensaient qu’on allait réellement se crever.

Il y a aussi un stage, ou un certain instructeur de « Vie Sauvage » m’a fait traverser la salle des fêtes de Die, avant que je ne m’écrase (avec beaucoup d’élégance, ‘faut reconnaitre) contre le comptoir du bar, qui s’est effondré sur moi… Encore toutes mes excuses pour le désagrément !

Je me souviens aussi et surtout du regard de pas mal d’Experts et autres Champions renommés, quand ils se sont retrouvés face au « Côté Obscur » de ce qu’ils étaient censés enseigner.  

En définitive, ce qui me reste ce sont avant tout les rencontres avec des gens extraordinaires et passionnés, de longues amitiés et la sensation de faire partie d’une « tribu » pas toujours appréciée de tous, mais respectée par tous (en face du moins…)



5- Quels sont les personnes qui t’ont influencées ou inspirées dans le domaine de la « protection personnelle / combatives » ?

Fred Perrin, évidemment, pour une foule de raisons qui seraient trop longues à expliquer ici.

Philippe Perotti, à qui je dois le peu que je connais sur l’instruction.

Richard Dimitri (fondateur du Senshido) qui, avec le Shredder, m’a permis de trouver le « chainon manquant » que je cherchais depuis longtemps entre la distance de combat pied/poing et la distance de saisie.

Même si je n’ai jamais eu l’occasion de m’entrainer physiquement avec eux, je citerai aussi Kelly McCann et Craig Douglas (aka Southnarc) qui m’ont beaucoup influencé dans mes recherches.


6- Tu as créé il y a plusieurs années maintenant « 1912 formations » qui est un concept dans le domaine de la « protection personnelle / combatives », peux-tu nous expliquer pourquoi avoir choisi la date « 1912 » ?

C’est une question qui revient souvent… 

D’habitude je réponds n’importe quoi pour entretenir le mystère, mais il est temps de dévoiler la vraie raison.

1912, c’est l’année de sortie d’un livre qui s’appelle « La défense dans la rue » de Jean Joseph-Renaud.

Le livre en tant que tel peut sembler un peu désuet à l’heure actuelle, mais historiquement c’est la première fois (du moins en langue française) que sont abordées dans un même livre l’étude de différents styles de combat, de différentes distances (boxe, corps-à-corps, combat au sol), de différents types d’armes (ici le revolver, la canne, le couteau) et le tout en tenue de ville.

Bref, pour l’époque c’était une approche tout à fait révolutionnaire.

Je me suis toujours dit que le boulot qu’on a fait avec l’ACDS descendait en droite ligne de cette approche de la défense personnelle.

Et c’est cette approche « intégrée » que j’essaie de transmettre avec 1912 formations.


7- Quels modules proposes-tu et pour qui ?

Les modules que je propose sont avant tout destinés aux citoyens quels qu’ils soient.

Le seul module réservé aux professionnels est le module CMT (Criminal Methods & Tactics) qui regroupe mes recherches dans le domaine des armes improvisées, de l’E&E (Escape & Evade), et des techniques d’embuscade urbaine.







8- Quelle est ta routine d’entrainement physique et technique sur 1 semaine ?

Au niveau physique j’aime les choses assez rustiques : kettlebells, poids de corps, sac de sable, corde à sauter (parce que je déteste courir).

Pour la technique, je privilégie le travail au sac de frappe pour le rythme et la puissance et je fais aussi beaucoup de shadow-boxing (avec ou sans armes) pour la fluidité et la coordination.

Avec l’âge (et les blessures), j’ai aussi incorporé pas mal de travail sur la mobilité.

Depuis quelques années la méditation et la visualisation font aussi partie intégrante de ma routine d’entrainement.

Je travaille avec des horaires très irréguliers, donc c’est souvent un casse-tête pour arriver à intégrer chaque composant sur une semaine. 


9- Quels sont les outils qui composent ton EDC ?

Il y a le minimum vital qui est toujours sur moi : lampe, stylo, pansement compressif.

Pour le reste, tout dépend du contexte et de mes activités de la journée.


10- Si tu ne peux choisir qu’un seul outil d’impact pour te défendre, quel serait cet outil et pourquoi ?

Depuis des années, je suis fan des outils en Micarta créés par Barry Jones, un fantastique artisan des USA.

Son « cyclone stick » est devenu un de mes outils préféré.

Le « Sac à Pièce » (surtout ceux réalisés par Todd Foster) reste aussi un must.


11- Que penses-tu du choix d’un couteau comme outil de défense pour un civil par rapport à la législation de ton pays (Belgique) ? 

C’est un excellent moyen de se faire massacrer devant un tribunal : quel que soit le contexte, l’utilisation d’un couteau sera quasi toujours considérée un élément aggravant.

De plus, comme on le répète depuis des années, s’il est relativement facile de blesser voire de tuer quelqu’un avec un couteau, celui-ci ne possède quasiment aucun pouvoir d’arrêt et est donc très mal adapté à une utilisation défensive.


12- Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

En ce moment, je m’intéresse beaucoup au « Librefighting » et au système « Piper ».

Il s’agit de deux systèmes qui ont pour particularité de privilégier un type de prise en main spécifique (prise « pic à glace » avec le tranchant vers soi) qui se transfère très bien sur des applications avec des armes improvisées comme une lampe ou un stylo.


13- Quelle est ta devise dans la vie ?

Per omne fas ac nefas (« Par tous les moyens nécessaires »)


14- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions « existentielles ».


- stylo tactique ou lampe tactique ?

Plutôt lampe, quelque chose de compact et léger pour l’avoir toujours sur moi (j’aime beaucoup la petite « Raven » de chez ASP).

Pour les stylos, je m’en tiens volontairement à des modèles absolument pas connotés « Tactical » car on perd tout l’intérêt de la discrétion. 

En cherchant un peu, on trouve pas mal de modèles aussi solides et efficaces dans des marques classiques.


- lame fixe ou folder ?

Lame fixe, même si le seul couteau que je porte régulièrement est un petit pliant Victorinox.


- blackjack ou sap ?

Blackjack pour l’efficacité pure et Sap pour la facilité de port.


- shredder ou hammer fist ?

Ça dépend de la distance dans laquelle on se trouve, mais à choisir je prendrais le Shredder, ne serait-ce que pour sa faculté à moduler les dégâts causés.


- le Parrain ou Scarface ?

Celle-là, elle est difficile… Un petit avantage pour Tony (l’autre) quand même.


- rap ou reggae ?

Rap, évidemment !

Surtout le rap de la fin des années 90 : Biggie, 2Pac, Wu-Tang, Ice Cube… IAM et NTM pour les français.


- chat ou chien ?

Chat, même si j’ai un gros faible pour mes compatriotes malinois.


- Leffe ou Champagne ?

Eau pétillante… Nan je déconne !

Bière, évidemment, mais en Belgique, la Leffe c’est pour les touristes.

Ma came, c’est une bonne bière Trappiste comme la Westmalle.


- Et pour conclure : frite ou purée ?

Je suis vraiment censé répondre à cette question ?



Merci à Eric Lemaire pour cette interview.

Retrouvez Eric Lemaire sur Instagram: 1912formations



CRAIG DOUGLAS aka SOUTHNARC


 

1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Craig Douglas et je suis un policier à la retraite qui a servi 21 ans de 1990 à 2011. Je suis le fondateur de ShivWorks, une entreprise de formation et de produits, qui est un leader mondial reconnu pour les combats rapprochés avec et sans armes.


2- Peux-tu nous parler de ta carrière professionnelle ?

J'ai servi pendant 21 ans, dont 11 dans les stupéfiants et deux de ces années en tant qu'agent d'infiltration. J'ai également été officier SWAT pendant 12 de ces années et j'ai dirigé l'équipe SWAT de mon agence de 2000 à 2011.


3- Peux-tu nous donner ton parcours dans les sports de combat et les arts martiaux ?

Je suis un artiste martial de longue date, j'ai commencé à m'entraîner quand j'étais enfant en 1974. J'ai pratiquement étudié tous les arts martiaux connus, y compris les arts martiaux coréens, japonais, sud-est asiatiques et chinois. J'ai également passé beaucoup de temps à pratiquer certains sports de combat comme le BJJ, la lutte, la boxe et le Muay Thai.


4- Tu es le créateur de « ShivWorks », qui est un concept de « protection personnelle/combatives ». Quand as-tu créé ShivWorks ? Quels sont les différents modules que tu proposes ? Et pour qui ? 

La genèse de ShivWorks a commencé en 1998 mais s'est officialisée en 2003. J'ai quatre modules que j'enseigne aux États-Unis. ECQC « Extreme Close Quarter Concepts » qui est un module pistolet qui couvre l'utilisation de l'arme de poing de 0 à 1,50 mètres, EWO « Edged Weapons Overview » est un module couteau de base, AMIS « Armed Movement in Structures » est un module axé sur le solo CQB et enfin VCAST « Vehicle Combatives and Shooting Tactics » est un module de combat dans un véhicule. Mon travail est divisé entre les stages réservés aux civiles et les stages réservés aux professionnels du gouvernement des États-Unis et les pays hôtes amis.


5- Je suis ton travail depuis de nombreuses années et en 2019 j’ai eu la chance de participé durant 3 jours à un de tes séminaires en Allemagne. J’en garde un très bon souvenir d’un point de vue techniques (simples et efficaces) et de ta pédagogie. Tu es un spécialiste à mains nues, au couteau et au pistolet aux distances de « clinch » et au sol, pourquoi insiste-tu autant sur le travail à ses deux distances ?

Le clinch est le sol sont les zones de combat les plus « vivante » où toutes les armes personnelles, armes de contact et armes à projectiles sont en jeu simultanément.





6- Il y a un détail qui m’a marqué lors de ma participation à ton séminaire en Allemagne, j’ai rarement vu un instructeur retenir le prénom de tous les stagiaires présents, peux-tu nous expliquer le but ?

Je suis très chanceux de pouvoir faire ce que j’aime et gagner ma vie. Il est important pour moi d’établir un lien individuel avec chaque personne présente à mes séminaires et je le fais en travaillant activement pour me souvenir du nom de chacun. Mon objectif est d'appeler chaque personne par son nom à la fin de n'importe quel cours, de leur demander ce qu'ils pensent du cours et de les remercier par leur nom pour leur participation.


7- Pourquoi privilégies-tu une prise en main « pikal » pour l’utilisation d’un couteau ?

J'aime le fait que lors d'un combat « enchevêtré », de pouvoir saisir un couteau avec la main ait de toujours avoir un tranchant face à mon bras pour utiliser les muscles de mon dos pour tirer et endommager les membres de l’agresseur.


8- Tu es le créateur du couteau « Clinch Pick », peux-tu nous donner le cahier des charges de ce couteau ? 

Le Clinch Pick est un petit couteau de 5,5 pouces avec un tranchant inversé conçu pour être porté à la ceinture sur un angle diagonal vers le bas. J'ai inventé le design après une bagarre dans une voiture contre une personne armé d’une arme à feu durant une mission d'infiltration où je ne pouvais pas sortir mon pistolet.





9- Pour rester dans le monde du couteau, il y a quelques années tu as fait une collaboration avec Spyderco, le fameux « P’Kal » peux-tu nous en parler ?

Le P’Kal a été le premier couteau pliant industriel (2006) incorporant un tranchant inversé et le système Wave. Spyderco est venu me demander des conseils pour la conception de cette lame après avoir reçu beaucoup de commentaires et d'intérêt des clients pour l'idée.



10- Lors de tes séminaires, tu fais travailler les stagiaires avec des pistolets alimentés en Simunition, pourquoi avoir choisi ce type d’outil ?

Ce type de munition est essentiel pour la responsabilisation des tirs. Lorsque l’on se bat à portée de main avec une arme de poing, il est primordial que la personne sache qu'elle touche ce qu'elle tire et n'envoie pas le projectile au public.


11- En plus de ton entrainement « protection personnelle/combatives », tu fais également du renforcement musculaire type « musculation et force athlétique », dans quels objectifs ? 

Les attributs de force et de vitesse font autant partie de la victoire d'un combat que la technique et la tactique.


12- Comment Craig Douglas aka « SouthNarc » porte au quotidien son couteau et son pistolet et pourquoi choisir ce type de modes de ports ?

Je porte généralement un pistolet Glock en calibre 9 mm avec un holster en mode « appendix carry » et un Clinch Pick à la ceinture côté faible à l’horizontale. Cela reste très discret et facilement accessible dans la plupart des environnements et combats.


13- Quels sont les objets de base (en plus de ton couteau et de ton pistolet) qui composent ton EDC ?

Je porte généralement une montre, un portefeuille, ma clé de voiture, un petit stylo et c’est tout. Je veux rester assez minimaliste par rapport au poids.


14- Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

Je travaille actuellement sur une certification d'instructeur pour certains membres de l'armée américaine afin qu'ils puissent enseigner mon contenu aux membres de leur unité.


15- Quel est ta devise dans la vie ?

Soyez honnête face au problème de vos lacunes, faites le travail pour les corriger et ne vous prenez pas trop au sérieux.


16- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions « existentielles ».


- pistolet ou revolver ?

J'aime les deux.

- lame fixe ou folder ?

Fixed

- pikal ou push dagger ?

Pikal pour la dissimulation et Push Dagger pour un gilet porte-plaques

- AR15 ou AK-47 ?

AR

- boxe anglaise ou JJB (Brazilian Jjiu Jitsu) ?

Tous les deux !

- heavy metal ou rap ?

Certainement les deux.

- John Wick ou Jason Bourne ?

Bourne

- Seiko ou Casio ?

Seiko, car je déteste vraiment les montres digitales.

- Cobra ou koala ?

Cobra !

- Et pour conclure : burger ou hot dog ?

Si je devais en abandonner un, j’abandonnerais les hot-dogs.


Merci à Craig Douglas pour cette interview.

Retrouvez Craig Douglas sur Instagram : southnarc

* Cet article est disponible dans le magazine Suvival n°33



mercredi 16 mars 2022

FRED PERRIN aka LE GRAND HÉRON CENDRÉ



1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour je suis née en 1965, j’ai 55 ans, je suis coutelier et mes passions sont les couteaux et les arts de combats au sens large.


2- A partir de quel âge as-tu eu cette passion pour les couteaux ?

Je pense vers 8 ans, j’ai commencé à ramasser tous ce qui était couteau. A partir de 13 ans j’ai recherché tous les livres et articles dans les revues d’armes et de chasse.


3- Quand as-tu débuté le métier de coutelier ?

En 1990, à l’époque ont était pas nombreux en France.


4- Quels sont les couteliers qui-t-on influencés ou inspirés au début de ta carrière ?

Chez les américains, pour la forge et la recherche de l’efficacité de coupe :  Jimmy Fikes, Shiva Ki et Bill Bagwell.

Pour les formes et l’esprit « outil de défense edc » Jerry Price (le 1 er utilisateur du Kydex) et Tom Maringer.

En France, le Corse Jo Antonini qui avait une vision large de « l’outil couteau » et une culture encyclopédique sur les armes blanches.


5- Tu es le créateur de la célèbre « Griffe », peux-tu nous donner l’historique de ce concept ?

Peu de temps après mes débuts dans la coutellerie j'étais à la recherche d'une forme qui me permettait de porter un couteau fixe en permanence.

Plusieurs caractéristiques étaient importantes dans mon cahier des charges. Une lame courte de moins de 5 cm car ça suffit pour tout un tas d'usages. Une poignée avec une bonne prise en main dans toutes les positions.

Après plusieurs essais, l'idée d'utiliser un anneau que j'avais déjà vu sur certains couteaux et venue relativement naturellement. Après quelques essais de diverses formes le dessin de la Griffe telle que vous la connaissais est arrivé à maturité.

Le concept de l’anneau au centre du couteau prend toute son importance quand on ne veut pas perdre son couteau même quand on ouvre la main.

La taille doit beaucoup au fait que j'ai longtemps porter un couteau autour du cou est je voulais un couteau compact. Le look rappel assez les Deringers que j'adore et pour moi c'est un compromis qui me semble être le parfait outil.




6- Il y a un autre modèle dans ta gamme qui est bien connu dans le monde de la coutellerie et que tu as sorti en collaboration il y a plusieurs années maintenant avec la célèbre marque Américaine Spyderco, ce modèle est le « Street Bowie ». Peux-tu nous donner le cahier des charges de ce couteau et comment c’est fait cette rencontre avec Spyderco ?

La rencontre avec Sal Glasser remonte à 1994 et en 1999 /2000 nous avons beaucoup échanger sur nos visions des couteaux.  

J’avais testé de nombreux Spyderco avec l’ami Némo et Jean Manuel Moreau et un jour Sal Glasser ma demander de faire un fixe pour Spyderco.

L’idée de base était un fixe dans les 25 cm au total pour 12.5 cm de lame (c’est pour moi la taille qui reste facile à porter dans tous les modes de port avec une lame assez longue), le plus polyvalent possible, léger et avec un look neutre.

Je suis parti de mon modèle Street Bowie que je déclinais entre 8 à 12 cm de lame. Ce couteau est également nommé le FB04.



7- Si tu devais choisir un seul couteau pliant, quel serai ce modèle et pourquoi ?

Un Leatherman Charge TI. 

C’est un modèle passe partout avec des tas d’outils, dont la pince, une lame « plain edge », et une lame « serrated ».


8- Si tu devais choisir un seul couteau fixe, quel serai ce modèle et pourquoi ?

Un Street Bowie, car passe partout et répond à ce que moi j’ai comme usage d’un fixe.


9- Si tu devais choisir un seul couteau dans ta gamme, quel serai ce modèle et pourquoi ?

La griffe.

Pour un usage journalier elle accomplie toutes les taches communes et on l’oublie car petit et léger.


10- Il y a pratiquement 20 ans (ce qui ne va pas nous rajeunir…), j’ai eu la chance d’apprendre le métier de coutelier avec toi, penses-tu qu’il est pertinent aujourd’hui à l’ère du tout numérique de devenir artisan en général ?

Être artisan c’est un choix de vie. Tu choisi une forme de liberté et pas beaucoup de sécurité (à part la sécurité sociale ce qui n’est pas rien), aucune réelle possibilité de faire des projections sur l’évolution de ta carrière. Mais si tu aimes te creuser la tête, t’adapter et faire ce qu’il te plait, alors oui c’est pertinent.



11- Tu as une autre passion dans la vie, c’est les sports de combat et les arts martiaux, peux-tu nous donner ton parcours sportif et martial ? 

J’ai pratiqué la boxe française, le taekwondo, l’hapkido, le full contact et divers styles philippin et indonésien, plus le système cac de l’armée françaises.


12- Outre le coutelier que tout le monde connait, tu es également connu dans le milieu de la « protection personnelle » et c’est même à cette occasion que nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors d’un stage que tu avais donné sur Nancy. Je sais que tu as une grande connaissance historique du combat à mains nues et aux armes, peux-tu nous donner quelques influences qui ton inspirées à créer ta méthode de « protection personnelle / combatives » et par la même occasion tes couteaux et autres outils qui coupent et qui piquent ?

Les influences les plus notable sont issu en partie du système français très bien développé avant la guerre 14-18 ou l’ensemble savate bf couplé aux luttes (parisienne ou traditionnelle) donnait une base fort sérieuse à main nue. Si on ajoute la canne et le bâton ça devient très complet. Des traités de self défense du début du 20ème siècle mon permis de me donner des axes de recherche.

La deuxième influence, c’est les combatives créer pendant la deuxième guerre mondiale. Là aussi c’est un mixte de diverses techniques d’Asie et d’Occident avec comme recherche l’efficacité la plus rapide.

Pour les arts lier aux lames, les combatives, école philippine et écoles européenne notamment espagnole.

L’influence sur mes couteaux est un mixte de tous cela avec un zeste d’adaptation à notre époque.







13- Peux-tu nous donner ta définition d’un couteau de combat ?

Le couteau de combat c’est celui que tu as dans la main quand tu te bats.


14- En exclusivité, peux-tu nous donner ta « technique secrète » face à un individu menaçant armé d’un couteau ?

CFC « cours Forest cours » 

(Solution bis : à 10 mètres avec un juxtaposé et des chevrotines 28 grains)


15- Quels sont les objets de base qui composent ton EDC ?

Une Griffe, un Leatherman, une lampe, un sap porte-monnaie et du cash.


16- Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

Custom, je travaille sur une évolution du Street Bowie, celle du 21ème siècle.

Chez Max Knives, des collaborations avec deux voire trois autres designers et aussi une série de petites lames fixe.




17- Quel est ta devise dans la vie ?

« Faire et… laisser braire »


18- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions « existentielles ».


- Pistolet ou revolver ?

Revolver (Chief)

- Lame fixe ou folder ?

Fixe (Street Bowie)

- Poing US ou Sap ?

Sap (porte-monnaie)

- Balisong ou Trifolder ?

Balisong

- Shanghai stick ou bâton télescopique ?

Shanghai stick

- Rambo ou Rocky ?

John Rambo (c’est grâce à Sly que le grand public a connu les couteaux custom et aussi la survie)

- ACDC ou Bob Marley ?

ACDC

- Café ou cigarette ?

Café

- Malinois ou Chihuahua ?

Berger Hollandais

- Et pour conclure : Cassoulet ou choucroute ?

Choucroute



Merci à Fred Perrin pour cette interview.

Retrouvez Fred Perrin sur Instagram : fred.perrin.concept

* Cet article est disponible dans le magazine Suvival n°32