mercredi 17 mai 2023

CHARLES JOUSSOT aka LE TIGRE



1- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Charles JOUSSOT Professeur de Penchak-Silat 8 Dan. Jeune j’ai été boucher, jusqu’à mon CAP, puis représentant et assureur pour ensuite j’ai été régisseur de presse aux Editions du Square (Hara-Kiri / Charlie Hebdo) de 1973 à 1984.
Pendant cette période je faisais de la Sécurité le soir dans les boites de nuit et rue St Denis chez les prostituées, j’ai effectué également quelques filatures et recouvrement de créances en France et à l’étranger.

2- Quel a été votre parcours dans les arts martiaux et les sports de combat avant de découvrir le Penchak Silat ?
J’ai commencé par la boxe anglaise à Melun puisque je travaillais dans un boucherie et la salle de boxe était proche de l’abattoir, ensuite j’ai pratiqué la Savate avec le père de Jean LAFFONT, puis le karaté, n’ayant pas été convaincu, j’ai tout arrêté à l’âge de 21 ans pour me consacrer à la musculation.

3- Quand et comment avez-vous découvert le Penchak Silat ?
J’ai découvert le Penchak-Silat en 1978. J’ai lu un article dans le magasine "Karaté" sur Maître TURPIJN, comme il était sur Paris pour quelques jours, je suis allé le voir, il a su me convaincre de l’efficacité de son art et c’est exactement ce que je cherchais pour la Sécurité puisque je travaillais le soir après mon boulot au journal Hara-Kiri.


4- Par rapport aux autres disciplines de combat que vous avez pratiquées, quels paramètres vous ont intéressés dans le Penchak ?
Ce qui m’a tout de suite intéresser dans sa façon de travailler c'est que ces techniques correspondaient à des situations dans lesquelles je pouvais me trouver et surtout elles étaient applicables tout de suite sans avoir à attendre plusieurs années de pratique pour être efficace.


5- Vous êtes le principal représentant en France et ancien disciple de Maître Hardjono Turpijn, comment c’est passé votre rencontre et votre initiation au Penchak Silat ?
Quand j’ai découvert le Penchak-Silat dans le magazine "Karaté" il était à Paris chez un ami à lui Monsieur Tuan RABAN, j’ai pris un rendez-vous aussitôt, ayant été convaincu, j’ai commencé immédiatement. Tuan RABAN a donc été chargé de me former et ensuite j’ai effectué de nombreux voyages en Hollande le week-end pour travailler avec Maitre TURPIJN. En 1984, j’ai coupé les ponts avec Tuan RABAN pour rester avec Maître TURPIJN.
Ma progression à été très vite puisque je travaillais en Sécurité ce qui m’a permis de mettre mes techniques en application directement sur le terrain en tenant compte des imprévus qui étaient différents des endroits où je me trouvais.


6- Pouvez-vous nous expliquer en quelques lignes qui été Maître Hardjono Turpijn ?
Maître TURPIJN était un personnage remarquable d’une efficacité redoutable avec un très grand respect pour ses disciples. Des valeurs qu’il avait acquises sur les champs de bataille sachant ce que valait la vie d’un homme puisqu’il à été dans les commandos des partisans du Siliwangi pendant l’invasion japonaise et hollandaise.

7- Vous faites parti des pionniers de la "Self Défense" en France avec Robert Paturel.
Vous avez créé votre méthode "FISFO" (Federal International System Force de l’Ordre), quand, pourquoi et pour qui avoir développé ce système ?
FISFO à vu le jour officiellement en 2000 quand je suis rentré des USA, il n’y avait pratiquement personne qui parlait des techniques de Self-Défense au service de la Sécurité, j’ai donc eu l’idée de mettre ses techniques avec des modifications pour qu’elles soient adaptées à des situations mettant ainsi les agents de sécurité à l’abri des situations délicates et surtout pouvoir les appliquer, c’est ainsi que je fût remarqué et contacté par les services de police et plus particulièrement par les groupes d’intervention, sur quoi j’ai perfectionné des techniques pour eux particulièrement en tenant compte de leurs besoins à répondre à des situations très particulières.
Ce qui m’a valu d’être demandé par des groupes aussi bien en France qu’à l’étranger et par de nombreuses sociétés de sécurité privées.


8- Vous avez formé des professionnels de la sécurité, pouvez-vous nous citer quelques institutions pour lesquelles vous êtes intervenu ? 
J’ai tout d’abord était contacté par le RAID, ensuite est venu de nombreux services tel que la Légion au fort de Nogent, l’EPIGN, les hommes du Président Monsieur Jacques CHIRAC pendant 4 ans, la BREC de Versailles, le GSIGN, la Bac N de Paris, les Prisons de l’Ile Maurice, la Sureté du territoire du Maroc, Le personnel des  Hôpitaux en service Psychiatrique pendant 11 ans, les Agents de Sûreté Embarqués sur Air France (l’anti terrorisme).
L’Académie de Police de NY, Ankara, L .A, l’Armée de Terre de Djibouti, le GPIS-GIE, les 3 plus importants  groupes d’intervention au Liban et actuellement le personnel navigant sur Air Corsaire.
En espérant ne pas en avoir oublié.

9- Vous avez une approche très pragmatique de la violence et votre méthode se veut basée sur des techniques efficaces et sans fioritures. D’où vous vient cette expérience de la rue que vous voulez transmettre chez FISFO ?
Comme je l’ai expliqué, j’ai travaillé en boîte nuit et chez les prostituées rue St Denis ou les conditions de travail et d’intervention ne se faisaient pas sur un tapis avec la complaisance de son partenaire, cela se passait dans des espaces très restreints tel que dans un escalier avec un type 3 marches au-dessus de vous qui ne va hésiter à vous balancer des coups de pieds dans la figure ou virer 3 types dans un studio et bien entendu très jeune je me battait déjà dans la rue et lorsque j’étais au journal Hara-Kiri j’était homme à tout faire, puis devenu régisseur de presse et j’assurais la sécurité par la même occasion.

10- La partie plus "traditionnelle" du Penchak Silat vous semble t-elle pertinente ? Si oui, pourquoi ?
La partie traditionnelle qui est très intéressante, mais reste néanmoins très difficilement applicable en situation réelle puisque j’en ai fait l’expérience et je peux vous assurer que dans un escalier il faut vite l’oublier par contre ce que j’ai gardé et qui est indispensable est d’être toujours désaxé par rapport à l’adversaire et travailler les rotations comme en Boxe Anglaise pour la rapidité et la puissance.

11- Pouvez-vous nous mentionner une anecdote d’une agression urbaine où vous étiez personnellement visé ?
Un jour je suis en voiture avec un ami, nous partions prendre l’apéritif rue St Denis, 3 types en voiture se collent à côté de nous et nous font des signes dont je ne comprends pas, je demande à mon ami de baisser la vitre et les types me disent on va te tuer, nous étions entre Bastille et République, arrivés place de la République j’accélère en passant devant eux et colle mon pare choc arrière contre leur pare choc de devant et j’arrête, je descends rapidement de la voiture ce que fait également le conducteur de la voiture et sans discussion je lui envoie un coup de pied génitales et un uppercut dans la gorge, les 2 autres descendent et prennent la même punition, j’ai 3 types place de la République qui se tiennent pliés en deux une main aux génitales et l’autre à la gorge me disant arrêtez monsieur c’était pour rigoler ce à quoi je leur répond avant de faire des menaces regardez la tronche du mec à qui vous allez le faire, à ce moment une voiture s’arrête à notre hauteur dont le chauffeur me dit, mais vous êtes cinglé vous allez arrêter ca tout de suite, je lui répond en me dirigeant vers eux : si tu veux la même punition dis le, il a passé la première et est repartie en trombe.

12- Vous avez créé tout une ligne de produits pour la self défense. Pouvez-vous nous parler plus en détail de vos gammes "défense et sécurité", "entrainement", "intervention" et "ligne Kevlar" ?
Depuis 2000 à mon retour des  USA j’ai décidé de créer du matériel de pour la Self-Défense, l’entraînement et l'intervention. J’ai donc commencé par créer des modèles de bâtons en mousse avec un insert plastique à l’intérieur suffisamment solide pour éviter qu’ils cassent. Ensuite, j’ai dessiné des couteaux d’entrainement de 4 couleurs chacune correspondant à une densité différente et il fallait trouver un plastique indestructible. Puis je suis passé à des gadgets de Self-Défense uniquement en plastique pouvant être porté sur soit et discret pour ne pas être trop voyant en suivant l’évolution des agressions, donc facile de maniement et pouvant être dans la main rapidement. Puis les choses ont évoluées, il faut en tenir compte, ma dernière invention dans ce domaine est un fouet de défense en 3 longueurs dont le douleur est insupportable mais ne provoquant pas de fracture et ma dernière invention qui est en cours de réalisation est une ceinture de Défense pouvant être portée sur soit sans attirer l’attention, elle sera bientôt disponible à la vente ainsi qu’une baguette de Sécurité que je recommande pour mettre dans la voiture.
Et puis je suis parti pour des gants de Sécurité renforcés comme son nom l’indique et anti -lacération qui a découlé sur des slips en Kevlar pour protéger la fémorale et des vestes.
Alors bien entendu rien est facile car il faut les dessiner, trouver un fournisseur, un fabriquant, faire des protos pour les tester avant une mise en vente.
Je ne compte pas m’arrêter là j’ai un besoin de créer, d’inventer des nouveautés qui soient utiles et abordables au niveau prix.





13- Vous avez formé plusieurs professeurs en Penchak Silat FISFO. Où pouvons-nous retrouver ces clubs ?
Effectivement, j’ai formé de nombreux professeurs et instructeurs aussi en France que dans les îles. Malheureusement, depuis la Covid énormément de clubs ont fermé, certains pour des raisons familiales ont déménagé, nous avons perdu 60 % des salles et des élèves et je refuse de former des professeurs à distance en leur décernant un diplôme, j’appelle ça du vol. Pour en citer quelques-uns, nous sommes présent en Belgique, Martinique, Guadeloupe, Maroc, Ile Maurice, Italie, Côte d’Ivoire.
Pour la France nous sommes à Marseille, Grenoble, Bourges, Chambray les Tours, Valence, Neuilly sur Seine, Pontoise, St Mandé, Paris.
Nous étions à Madagascar, Tahiti, Cap Vert, Guyane, Costa Rica, Saigon.

14- Aujourd’hui, quel est l’entrainement hebdomadaire type de M. Charles Joussot ? 

Pour ce qui est de mon entrainement, je continue d’enseigner 3 fois par semaine et je suis également un entrainement 4 fois par semaine en musculation de 1H30 à 2 H à chaque fois.

15- Si vous devez conseiller un seul "outil" de défense pour un citoyen, lequel serait-il ? 
Aujourd’hui je conseillerai comme outil de Défense aussi bien pour Homme que pour Femme ce serait mon fouet de Défense, car non classé. C’est un outil qui provoque des douleurs insupportables mais sans risque de fracture et de part sa flexibilité et la rotation lui donne une puissance de frappe inimaginable, de plus à un tarif très abordable.



16- Comment voyez-vous le développement de FISFO pour l’avenir à cours, moyen et long terme ?
Aujourd’hui il est très difficile de se projeter dans l’avenir, je suis actuellement sur certains projets en cours dont je ne peux rien dire pour l’instant tant que ce n’est pas signer et l’autorisation d’en parler mais dans ce développement il est visé certains pays d’Afrique.

17- Une réédition de vos VHS en DVD ou au format numérique ?
Je ne ferai pas de réédition de mes vidéos pour 2 raisons :
La première est que j’ai un très grand nombre de professeurs qui ont achetés mes DVD et aujourd’hui enseignent mes techniques sans en citer la source mais faisant croire qu’elles viennent d’eux.
La deuxième raison je ne mettrais pas à la portée de tout le monde l’évolution de mes techniques ne sachant pas qui les achèterons et ce qu’ils en feront. Pour finir il n’est pas question que je mette en vidéo sur le marché toutes les techniques que je réserve aux services des forces de l’Ordre.

18- Pouvez-vous nous parler de vos futurs projets ?
Mes futurs projets vu dans le monde politique que nous vivons il va falloir être très prudent pour en arriver à bout et je le ferais en tenant compte des possibilités qui vont se présenter.

19- Quelles sont les personnes qui vous ont influencé dans la vie de tous les jours et pourquoi ?
Je me suis toujours efforcé de ne suivre aucune influence, ce qui réussi  à une personne n’est pas obligé de réussir pour une autre, nous avons tous une façon de penser et un potentiel différent à exploiter. Il suffit de trouver ce que nous avons en nous et le faire ressurgir pour trouver sa voix, je n’ai jamais était envieux ou jaloux de la réussite de certaines personnes.


20- Quelle est votre devise dans la vie ?
Soit honnête, respecte les autres, garde la tête droite et fais toi respecter.

21- Pour finir cette interview, je vous propose de répondre aux questions "existentielles".
- Penchak Silat ou Krav-maga ?
Pas d’importance si l’élève trouve dans l’une ou dans l’autre ce qu’il recherche du moment que le professeur soit honnête.

- Bâton télescopique ou tonfa ?
Je préfère le bâton télescopique au Tonfa plus facile à porter et plus facile à manier.

- Indonésie ou Hollande ?
Je pense que l’Indonésie sera plus riche en matière de Penchak si nous voulons découvrir une vraie culture, la Hollande est bien aussi avec une mentalité différente, c’est difficile de faire un choix trop de choses rentrent en ligne de compte.

- Tigre ou cobra ?
J’ai une préférence pour le Tigre ça me ressemble plus.

- Veste en Kevlar ou coquille ?
Ça n’empêche pas d’avoir les 2.

- Rue de Dunkerque ou rue de l’Ourq ?
Les 2 ont été très importantes mais la rue de l’Ourcq à vraiment été le tournant pour le Penchak-Silat.

- Pulco citron ou bière ?
Ni l’un ni l’Autre.

- Burger ou Kebab ?
Ni l’un ni l’autre.

- Tong ou espadrille ?
Ni l’un ni l’autre sauf pour la plage.

- Et pour conclure : Hara Kiri ou Seppuku ? 

Ca nous ramène au japon, le choix est difficile étant donné que les deux se passent au niveau du ventre, je crois que en cas de nécessité absolue pourquoi ne pas choisir la tête.



Merci à Charles Joussot pour cette interview.
Retrouvez le sur:

vendredi 5 mai 2023

SPADASSIN


Le concept "Spadassin" a été créé en 2016 par l’équipe de SFS "Survival Fighting Spirit" pour promouvoir le combat au bâton court et au couteau.

L’idée de ce concept est né après plusieurs échanges techniques et pratiques entre Eric Haffray, Jean-Yves Champenois et Tony Lopes.


Rendons à César ce qui appartient à César…

Le concept Spadassin est un mélange de plusieurs styles. Mais pour la partie bâton, la principale influence vient des "Dog Brothers". Une méthode de "Real Stick Fighting" sans fioritures (vous pouvez retrouver sur ce Blog une interview de Benjamin Rittinier aka Lonely Dog qui est le représentant Dog Brothers pour l’Europe).

Cette méthode est la base de la pratique du combat au bâton de Jean-Yves et Tony depuis pratiquement 20 ans.


A cela s’ajoute le combat au couteau. Le combat au couteau fait parti intégrante du concept Spadassin et il est aussi important que l’apprentissage du combat au bâton. Dans la pure tradition des combats Spadassin, ces 2 armes sont indissociables.

Ce concept n’est pas une méthode de self défense, mais plutôt une méthode de "combatives", ou "art martial".


Une association loi 1901 fut créée en 2019 sous le nom "Spadassin", sous la direction de Jean-Yves Champenois, Eric Haffray et Tony Lopes. 

Cette association a pour objectif la recherche et le développement du combat historique et moderne au bâton et au couteau.


Ce type de combat avec stick et couteau permet de développer plusieurs aspects très intéressants:

- la combativité

- l’explosivité

- la puissance de frappe

- l’endurance musculaire

- le cardio

- le coup d’oeil

- l’équilibre

- le foot work

- le mental


Ce type de combat armé permet également d’équilibrer la balance (poids/taille) entre les différents gabarits de combattant.


Comment devenir "Compagnon Spadassin".

Les principes sont simples:

Tout d’abord, participer à des cours ou à des stages Spadassin sous la direction d’Eric Haffray, Jean-Yves Champenois ou de Tony Lopes (ils sont les seuls à pouvoir décerner le titre de "Compagnon Spadassin").

Après un certain niveau technique atteint, les combattants deviennent "Apprentis Spadassin" et ensuite ils peuvent prétendre à devenir "Compagnon Spadassin" à la suite de l’organisation d’un combat pour ce titre.


Le combat:

Chacun des 2 combattants possèdent un bâton en rotin d’environ 80cm de long et un couteau fixe trainer.

Le combat s’effectue en 2 rounds de 1.30 minutes chacun. Il y a 30 secondes de repos entre les 2 rounds.


Les protections autorisés: 

- un masque d’escrime

- une paire de gant de hockey

- une paire de coudière type roller

- une paire de genouillère type roller

- une coquille

- un protèges dents


Techniques autorisées:

 - tout types de frappes avec le bâton

 - tout types de techniques au couteau

 - coup de poing

 - coup de coude

 - coup de genoux

 - coup de tête

 - coup de pied

 - projection

 - soumission


3 situations peuvent stopper le combat pour le titre de "Compagnon Spadassin":

 - un KO

 - un abandon

 - une blessure


Lors du combat, la "non combativité" et "la fuite" du combat sont les 2 interdits qu'il faut absolument éviter pour devenir "Compagnon Spadassin".


Si le combat arrive au "clinch", les combattants peuvent si ils le désirent utiliser leur couteau fixe de training pour éviter que cela ne s’éternise avec des tentatives de techniques de grappling  et cela apporte également un complément de réalité plausible.


Un arbitre est présent sur chaque combat pour le titre de "Compagnon Spadassin" et peut intervenir à tout moment quand bon lui semble.


Si les 2 combattants sont allés jusqu’au bout de l’assaut sans subir les 2 interdits ou les 3 situations qui peuvent stopper un combat mentionnées ci-dessus, ils sont certifiés "Compagnon Spadassin" et un pseudo leur sera attribué.








Le but de ce concept est également de passer un bon moment entre pratiquants de différents horizons et de partager les connaissances de chacun pour faire évoluer le concept "Spadassin".