mercredi 27 avril 2022

ERIC HAFFRAY aka HASSAN




1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Un gamin de la banlieue ouest (le Pecq) qui rêvait d'aventures et de combats héroïques ! Avec un refus systématique pour l'autorité scolaire et qui va finir dans les parachutistes. A 15 ans je suis fasciné par Bruce Lee et sa vision particulière de la baston et par les FFL et les SAS. 


2- Peux-tu nous parler de ta carrière professionnelle dans les Forces Spéciales et nous raconter une anecdote ?

Pour commencer les FS que l'on connaît aujourd'hui n'existaient pas, au RGT (régiment) on parlait de « commandos spécialisés ». Le hasard a voulu que je me retrouve (par chance) présent à la création de presque tout : les URCA (Unités de Recherche de Corps Armée), les URH (Unités de Recherche Humaine), la jungle, le RAPAS (Recherches Aéroportées et Actions Spéciales) brevet n°20, leffraction, le TE (Tireur d'Elite), le GDC (Garde Du Corps) et à la construction de la FS. Pour cibler un peu l'ambiance, en URH le sac du chef de binôme pesait environ 70 kg, et on faisait les tests tous les 3 ou 4 mois, c’était presque l'enfer ! A l’époque, pas de gros ni de « musclor survitaminé », mais des chats maigres. Ont courraient le lundi 20km pour nettoyer du week-end. Le mardi, mercredi et jeudi c’était 10km et le vendredi 20km en treillis rangers avant le week-end histoire de !


3- Tu as créé les TAI « Techniques dActions Immédiates » quand tu étais encore au régiment. Peux-tu nous dire plus précisément quand et pourquoi tu as créé les TAI ?

Je suis partie en jungle la première fois en avril 1982 avec le RGT, au retour j'ai ressenti le besoin de perfectionner ce style de combat. Personne ne pratiquait vraiment quoi que ce soit. En 1985, j'ai réussi à partir en séjour en Guyane où j'ai commencé mon travail sur le combat jungle. Un de mes gros travail en 1991 au retour dIrak à été de modifier le combat d'infanterie TTA en version jungle, tout en gardant la touche française (pas si évident). J'ai inventé le trigramme TAI, un après midi au bureau jungle de la 2ème Cie en 1991. Par la suite, il a fallu me battre pour imposer ce style de combat car peu de gens voulais se remettre en question, j'ai eu la chance d’être soutenu par certain de mes chefs, devenu depuis généraux FS comme Grégoire et Baptiste. 


4- Lors de ta carrière militaire tu as été entre autres GDC « Garde Du Corps », peux-tu nous dire quels « outils » tu avais toujours sur toi pour gérer au mieux la protection de ton VIP (et la tienne par la même occasion) ?

Pour info, je suis le premier MDR (Militaire Du Rang) caporal de l'armée française à effectuer une mission de protection en zone de guerre en 1982/83 au Liban. Pour les outils, je dirais avant tout un bon sens de l’observation, un poing américain et une lame indétectable. Il est évident que larmement est une priorité, mais peu importe le flingue, pourvu qu'il y ait des chargeurs, des munitions, un étui adapté et du temps pour se driller. 


5- Ton pseudo dans les FS a été Hassan, peux-tu nous dire pourquoi ?

Là on rentre dans le domaine de la légende… Cela vient du Tchad en 1983, une sombre histoire d'or récupérer sur un escroc prénommé Hassan que j'ai intercepté manu militari et redistribué le butin à mes camarades lésé par notre ami ! Il n'en faut pas plus pour devenir « HASSAN » à la distribution des pseudos lors d'une autre mission spéciale. 


6- Tu es un spécialiste des « Grands Bois » de Guyane et jai eu la chance dapprendre à tes côté les techniques de vie et de survie spécifiques à ce biotope en taccompagnant plusieurs fois. Peux-tu nous dire combien de jours de jungle as-tu a ton actif (toutes forêts équatoriale et tropicale confondu) ?

De 1982 à 2016, j'ai effectué 550 jours en mission soldat, sécurité privé et chasse entre amis. Pour les secteurs, j'ai travaillé principalement en Amazonie Française et ses frontières, au Gabon comme instructeur au centre FOGA (Forêt Gabonaise), en opération en RCA (République Centre Africaine) et au Rwanda. 



7- Pourquoi apprécies-tu particulièrement la forêt en Guyane ?

La bête est géante et nous sommes tout petit à côté, tu dois te maintenir à 100% si tu veux survire. Je dis survivre car dès ton premier pas dans la jungle tu commences à dépérir physiquement et psychologiquement. Chose importante, la Guyane c'est la France et en temps de paix c'est un super terrain de drill sans contrainte administrative ou de restriction. 


8- Pour finir sur le sujet « jungle », à part la fois ou nous avons failli mourir de soif le jour de ton anniversaire en 2011, peux-tu nous raconter une autre anecdote ou la frontière avec « la faucheuse » n’était pas très loin ?

Et bien après notre aventure qui c'est fini avec le rhum de notre pote Jo, je suis reparti comme chaque année en solo. En 2014 si ma mémoire est bonne je suis rentré en forêt pour 9 jours malgré une crève choper dans l'avion. Les deux premiers jours se sont bien déroulées, mais sur mes resserves physique. Au troisième jours les emmerdes sont arrivées ! Des taons de 7h du matin à 19h, le mal de tronche, une crève de chien et pour finir au matin du 4ème jour je mets le pied sur mon fusil et je casse la crosse. La d’expérience je me dis « Murphy tu fais chier ! » et je décide de remonter vers un point contact possible, où mon pote Jo pourrait éventuellement me récupérer sur la route de Kaw, si j'arrive à le joindre avec mon vieux téléphone portable Nokia. A l’époque la remontée me demandait 3 heures tranquillou. Là, la tête dans le cul, j'ai eu besoin de 7h30… J’ai perdu mon chemin 3 fois et j'ai fini assoiffer, délirant et à quatre pattes pour sortir de la forêt. J'ai puisé au plus profond de mes acquis pour ressortir vivant ce jour-là, avec certainement « Maître bois » comme garde du corps ! 


9- Quel est ton parcours dans le domaine des sports de combat et des arts martiaux ?

Comme je l’ai dit plus haut, le JKD de Bruce Lee à guidé mon style dès 1972. Après un passage au Kung-Fu, au karaté et à la BF je rejoins le Taekwondo et le Full Contact, là on est en 1978/1979. J’ai fait aussi un ou deux stages de Apkido jusqu'à mon départ pour les paras en 1981 avant mes 18 ans. Par la suite jai entraîné des tas de soldat FS et étranger. En 1988 je crée une méthode appelée TAEDO « Technique d''Assaut Élémentaire et de Défense Optimal » pour des opérationnels, mais les fédérations sportives du moment n’aiment pas les petits nouveaux. Par la suite je passe le moniteur ACDS diplôme n° 4 avec Fred Perrin, là encore remise en cause sur le couteau, je dérive un style pour moi que jappellerais « combat de survie » et enfin après mon temps de service je me mets au bâton rotin en créant le « Spadassin » avec toi. 


10- Après ta carrière militaire, tu as travaillé plusieurs années comme « contractor » dans plusieurs domaines dont celui de la contre piraterie. Peux-tu nous en parler et nous raconter quelques anecdotes ?

En réalité là encore on est au début des attaques de pirates dans sa version Somalienne ! Un bon copain d'Irak me contact pour l'aider à défendre des navires marchands sans armes à feu…On bosse que sur des navires Coréens et Nippons. Un peu plus de 2 ans sans fusil, tout en version barbare, hache, lance, arbalète et bouteille incendiaires. J'ai bien aimé cette période, on devait être environ 25 contractors, des Français ou ex légionnaires et des UK. Plus tard les fusils d'assauts sont arrivés dans le job et ainsi qu’une autre catégorie de mecs (oups). En presque 4 ans et demi, les pirates ont attaqués des bateaux devant moi, derrière moi, à droite et à gauche, tourné autour de moi mais jamais ils ont attaqué mon rafiot. 



11- Tu as écrit un roman il y a quelques années « Les Chroniques de Rico », peux-tu nous donner quelques infos ?

Facile, le tome 1 était ou est encore en vente sur Amazon. Pour le tome 2 et 3 j'ai décidé de pas les imprimer en livre à la vente, je les fais suivre en copie pour les potes histoire de rire ! L'idée des chroniques vient un peu à cause de toi ! Un jour tu me réclames, un VDMC de survie forêt, mais après quelques pages l'idée me vient de faire ça en roman sciences fiction. Le tome 1 est de la survie en forêt, le second de la survie en urbain post apocalyptique et le troisième jaborde la zone désertique puis la neige. 


12- Peux-tu nous mentionner les couteaux que tu as possédé durant ta carrière aux FS ?

Alors si je remonte aux classes, Camillus pour tout le monde, puis aux URCA le Survival Air Force. Par la suite, le Aitor Jungle 2, Puma Hunter, diverses dagues Gerber, poignard Buck et pour finir une dague Sog Pentagon (première génération). Voilà pour les principaux, il y a eu bien-sûr des essais en tout genre, mais pas toujours très concluant.


13- Quels sont les objets de base qui composent ton EDC ?

Aujourdhui jai 59 ans, et il faut donc évoluer avec ses réelles capacités. Ici chez nous je dirais en poche de pantalon, un briquet bic pour déclencher une alarme feu, une lampe en kobutan, un Victorinox Farmer, 1 mètre de paracord 550 et mon protège dents. Une clé de menotte sur mon lacet de chaussure et des bagues aux doigts pour les pains. Dans mon sac à dos « bouclier » (fabrication perso), un vieux câble de cafetière électrique en guise de fouet. 


14- Quel est ta devise dans la vie ?

J'en prendrais deux si tu me le permets : 

1) Pour vivre heureux vivons cachés.

2) Si vis pacem parabellum 


15- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions « existentielles ».


- fusil Baïkal ou machette Tramontina ?

Baïkal, car je ramasserais la Tramontina sur lasseyant.

- boussole ou briquet Bic ?

Bic, je sais encore lire les étoiles ou utiliser ma montre à aiguilles.

- Sog Pentagon ou Camillus ?

Camillus beaucoup plus polyvalent.

- Bulldog Français ou Berger Allemand ?

Bulldog Français, patriote canin.

- Glock 19 ou Colt 1911 ?

Glock 19 sans hésitation.

- Les grands bois de Guyane ou les plages du sud de la France ?

Les grands bois de Guyane, beaucoup moins de cons.

- Bruce Lee ou Jean Claude Van Damme ?

Bruce Lee mais Van Damme est un bon.

- les iles du salut ou Alcatraz ?

Les îles du salut pour les agoutis.

- Tatouage ou piercing ?

Tatouage bien sûr, je ne suis pas une gonzesse dirait Lino Ventura dans « les tontons flingueurs ».

- Et pour conclure : raviolis ou féfé (caïman) ?

Raviolis de féfé bien sûr !



Merci à Eric Haffray pour cette interview.

Retrouvez le à la question n°14 / 1... ;-)


mardi 19 avril 2022

PVEPP


Le fameux acronyme et concept PVEPP « Poids / Volume / Efficacité / Praticité / Prix ».

Ce concept a été créé dans les années 80 par mon ami Éric Haffray quand il était encore opérationnel dans les forces spéciales au 1er RPIMA à Bayonne. Régiment qui a pour célèbre devise « qui ose, gagne » identique aux SAS Britannique « Who Dares Wins ».

Éric Haffray a conçu le concept PVEPP pour faciliter la sélection des équipements à adopter pour une utilisation la plus optimale possible. En sachant, qu’une fois que vous aurez fait votre choix, il faudra encore customiser vos équipements pour les rendre encore plus opérationnels.

Evidemment, le choix de l’équipement va dépendre de : Qui on est ? Où on est ? Et ce que l’on fait ?

« Une image vaut mille mots », alors je vous laisse regarder les photos ci-dessous pour vous donner un exemple de « PVEPP ».




Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessus, le fait de modifier 4 sandows standards en sandows lights, permet de faire gagner un poids considérable. Cette modification équivaut au poids d’un couteau Victorinox Farmer Alox, une Inova Microlight, un mini briquet Bic, une mini boussole, quelques mètres de paracord 550, 3 ranger bands et un ziploc.

Si je suis obligé de ne choisir qu’un seul mot dans cet acronyme, je sélectionnerai le mot « Poids ». Quand je prépare mes sorties en Amazonie, c’est vraiment le facteur le plus important pour moi dans le choix de mes équipements. Le Poids est mon ennemi n°1 quand je dois marcher durant plusieurs jours en jungle.

J’ai vite compris et payé très cher mon ignorance la première fois ou je suis parti en Amazonie (octobre 2009).

J’avais pour cette première fois en jungle un sac à dos qui pesé environ 23 kilos pour une autonomie totale de 10 jours. Ce qui est lourd, très lourd, voir beaucoup trop lourd pour ce biotope et ce laps de temps. Comme j’aime le dire « on porte les peurs du milieu que l’on ne connaît pas ». L’année suivante, mon sac à dos pesait environ 11 kg pour le même type de sortie dans « Les Grands Bois » de Guyane.

Garder en tête cet acronyme et utiliser le au maximum à chaque fois que vous devez choisir ou acheter de l’équipement. D’origine, certains outils ont un PVEPP déjà très correcte (machette Tramontina, couteau Mora, gourde Nalgene, scie Bahco ou Silky, etc…), mais il y a toujours moyen d’améliorer et prenez cette habitude de customiser tous vos équipements pour qu’ils répondent au mieux à vos attentes et au milieu dans lequel vous évoluez.








dimanche 10 avril 2022

LOÏC JAURENA aka THE SHINOBI

 





1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Salut Tony, tout d’abord comme je te l’ai exprimé dans notre échange précédent, c’est un honneur pour moi de répondre à tes questions.
Je m’appelle Loïc, bientôt 45 ans et je travaille dans l’Informatique à Luxembourg depuis une douzaine d’années.

J’ai aussi un magasin en ligne un peu mort pour le moment mais j’essaye toujours de trouver des exclusivités ou des partenariats spéciaux (tactical-pineapplez.com).

J’ai beaucoup de centres d’intérêts mais les principaux sont la photo, les voyages et les couteaux.


2- Quel est ton parcours dans les sports de combat et les arts martiaux ?

J’ai commencé le judo très tôt et je me suis arrêté à la ceinture verte.

Puis quelques années plus tard, j’ai commencé la savate, j’en ai fait 3 ans puis du Muay Thaï pendant 2 ans environ pour ensuite m’inscrire dans un des premiers clubs de Krav Maga à Metz "Krav Maga Hadera".

Un voyage en Israel a été organisé par le club l’année suivant mon inscription et cela m’a donné envie de poursuivre et d’approfondir.

Dans le même temps, j’ai pratiqué le SMA avec Fred Touzani et Fabrice Halopeau sans finir le cursus (d’ailleurs c’est là que je t’ai rencontré pour la première fois mais j’y reviendrai plus tard).

J’ai décidé de terminer mon parcours en krav et passé mon premier dan et je suis maintenant instructeur dans mon club formateur.

Entre temps, j’ai fait plusieurs stages ici et là en Combatives, Senshido, kapap, etc…

Et plus récemment j’ai passé le grade d’instructeur (yellow patch) en "Libre Fighting" chez nos voisins hollandais.


3- Nous nous sommes croisés et entrainés sur quelques stages de « Protection Personnelle » qui avaient pour thème commun « le couteau ». Quels sont tes intérêts concernant l’utilisation de cet « outil » ? 

En effet, comme mentionné précédemment, mon premier stage réel sur l’utilisation du couteau s’est déroulé à Reims avec toi comme instructeur et JY qui encadrait. Cela m’a beaucoup plu.

Pour répondre à ta question, depuis l’enfance je suis fasciné par les lames. Il y a comme une attraction irrépressible. Mon univers d’adolescent a beaucoup évolué autour du Japon féodal, les samurais, les ninjas. Cela m'a fortement influencé et mon père m’a offert un couteau très tôt. Je m'en rappelle encore, l’équivalent d’un mini Buck avec un étui en cuir. Depuis, j’ai toujours eu un couteau dans la poche.

En balade, en forêt, pour aller manger chez des amis, j’ai toujours vu le couteau comme un outil polyvalent au-delà d’une arme et je les collectionne depuis mon enfance.

Et puis en prenant de l’âge et avec l’expérience, je me suis dit qu’il est toujours important de bien savoir utiliser et maîtriser un outil. 

J’ai donc commencé à lire, à apprendre par moi-même et je suis passé à l’étape supérieure en intégrant des stages un peu partout afin de me former.

Ces dernières années, j’ai passé encore un cap en me formant comme instructeur "Libre Fighting" et en essayant d’autres approches que nous avons pu expérimenter ensemble (je pense à Shivworks avec Craig Douglas entre autre).

C’est à noter que depuis que je suis familier de certaines techniques, je prends beaucoup moins fréquemment une lame avec moi.

NB : nous savons tous les 2 qu’au-delà de l’outil, c’est l’intention qui compte et que l’on peut toujours trouver une arme par destination.




4- Tu es instructeur chez « Libre Knife Fighting System », peux-tu nous en dire plus sur ce concept ?

Le LKFS a été créé par Scott Babb. 

Il y a certaines influences des arts martiaux philippins mais aussi beaucoup du vécu de Scott. Sans rentrer dans les détails c'est un système basé sur le couteau qui se mixe très bien avec d'autres disciplines et qui peut aussi s’appliquer de manière moins létale.

J’apprécie beaucoup le coté non conventionnel et très direct ainsi que la simplicité des bases. Ensuite il y a beaucoup d’apport personnel et chaque pratiquant bougera de manière différente.




5- Je sais que tu es un amateur de couteaux, peux-tu me donner ton top 10 (fixe et folder confondu) ?

Holala mais quelle horrible question. Je plaisante, je vais essayer de répondre mais tu sais à quel point ma collection est étoffée alors c’est très compliqué.

1/ Williams Blade Design  HZM (fixe)

2/ Récemment acquis : le Spyderco P’kal (pliant) - design du boss Craig Douglas

3/ Tracker Dan Guadana (fixe) - design de Ed Manifesto

4/ Kopis Lvia (fixe) - design de Ed Manifesto  (une itération du "fruit knife")

5/ Le Min de Lew Modus (fixe)

6/ Extrema Ratio Fulcrum II (pliant)  - un cadeau de mon frère de retour d’Afghanistan

7/ Eric Kramer The Grinch (fixe)

8/ Un « Clinch pick » fabiqué par un artisan allemand (fixe) - super compact

9/ Bastinelli BBR2 (pliant) - fabriqué par Lionsteel - le pliant parfait pour moi

10/ Un truc complètement dingue : le Manifest Bowie de Turner CNC (fixe) - Un espèce de monstre géant.

Je pourrais continuer longtemps ou changer cinquante fois d’avis mais le numéro 1 sera toujours le Williams.

Pourquoi ? Polyvalent et le manche est parfait dans toutes les prises.

Et c’est un design moderne et parfaitement maîtrisé basé sur les kaikens japonais.




6- Que penses-tu des couteaux avec un profil de type « Pikal » ?

Je suis un grand fan des Pikal.

D’abord le design et puis le coté primal, griffe de grand prédateur (ou de velociraptor).

J’ai découvert le Pikal il y a quelques années déjà via le Clinch Pick de Craig « Southnarc » Douglas. 

Je me suis renseigné, j’ai parcouru des forums, des videos de Shivworks et j’ai commencé à me procurer différents modèles. 

J’ai la chance d’avoir une belle collection maintenant.

D'ailleurs le Skeleton que tu m'as fait est une de mes plus belles pièces. Je te remercie pour ce tsuka maki en cuir qui est peu commun sur ce modèle.

C’est parfait pour les techniques de Libre ou de Piper.

Mais bien-sûr il y a un mais, le coté utilitaire et la justification du port sont nuls.
En effet, à l’instar du karambit, il y a peu de doutes sur la vocation d’une telle lame et donc ce ne sera pas mon premier choix, dans la vie de tous les jours je précise.

Cependant, une fois certaines techniques assimilées, c’est très maniable et ça fait des ravages.


7- Tu es sur le point de finaliser la mise en place de ton futur club en tant que représentent « Libre Knife Fighting System », peux-tu nous donner quelques infos ?

Oui, j’ai décidé de monter mon propre club pour pouvoir sélectionner moi-même les pratiquants, ne pas être tributaire d’un autre club ou d’une autre structure.

Il n'y pas d’intérêt lucratif ici, il s’agit principalement d’un groupe d’étude et de pratique de "Libre Fighting", mais dans lequel je vais essayer d’apporter d’autres choses basées sur mes expériences et mes observations.




8- Je crois savoir que tu es amateur de belles photos en milieu urbain et que tu fais toi-même pas mal de clichés lors de tes voyages. Que recherches-tu à immortaliser et à interpréter dans ce travail d’image ?

Je suis passionné par la photo, au moins autant que par les couteaux.

J’ai toujours aimé figer l’instant et me rappeler de ce que je pouvais ressentir à ce moment-là. J’ai toujours fait beaucoup de photos de voyage, de street art, d’urbex et plus récemment je prends plaisir à photographier les gens et figer leurs expressions pour les observer par la suite et imaginer ce qu'ils pensent ou ressentent. 

C’est une passion profonde et cela permet d’immortaliser ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti et ce que j’ai pu penser.

C’est comme une page de livre écrite pour chaque photo prise.


9- Quelle est ta routine de training sur une semaine ?

En général je donne minimum un cours par semaine. Donc je fais l’échauffement, le renforcement musculaire, le sparring, etc… Et je participe à d’autres séances en tant « qu’élève » (parfois 2 ou 3 fois par semaine).

En dehors de ça, poids de corps, de la corde à sauter, du "Libre Fighting" sur mon BOB (mannequin d’entraînement) et je fais du tir sportif une fois par semaine.

Et aussi beaucoup de marche et de la course à pied. J'ai la chance d'habiter tout prêt des bois (et de vieux forts) et je passe des heures considérables là-bas, surtout dès qu'il y a un rayon de soleil. Je ne pourrais pas me passer de la nature.


10- Quels sont les outils qui composent ton EDC ?

Mon téléphone, mes clefs, mon porte carte, une lampe, un  briquet et un cyclone stick (la base).

Et en plus, un outil en G10 fait par un de mes fabricants favoris "Black Triangle Group" ou "Lotactical" et parfois une petite lame.

Ensuite tout dépendra de la situation, de ce que je vais faire, ou je vais, etc…

En rando ou camping, j’aurais 1 ou 2 couteaux avec moi voire plus…


11- Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

Je pars au Kenya en octobre rendre visite à mon frère et j’en profiterais pour faire un bout de brousse et un safari photo.

L’année suivante un gros voyage de prévu, mais j’hésite encore sur la destination.

Dans un autre registre, je prévois d’importer plus d’exclusivités tranchantes.

Et quand mon club de "Libre Fighting" sera sur les rails, probablement organiser des stages par chez moi.


12- Quelle est ta devise dans la vie ?

Rien de très extravagant : Carpe Diem.

Au fur et à mesure de ma vie et de mes expériences vécues, j’ai compris que le plus important c’est le moment présent.

Le passé est inaltérable et le futur n’existe pas encore.


13- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions « existentielles ».


- Pikal ou double edge ?

Double Edge, plus polyvalent.


- Fujifilm ou Sony ?

Fuji, pour moi cela a été une révélation.


- Apache ring ou Cyclone Sticks ?

Cyclone Stick sans hésiter, il me suit partout.


- Flaca Scapular ou chapelet de combat ?

Flaca scapular, ça me permet de transporter un petit kit.


- Pitbull ou Rottweiler ?

Bullrot (référence au streetwear des années 2000).


- Tijuana ou Rio de Janeiro ?

Tijuana.


- tag ou graffiti ?

Graffiti.


- rap ou métal ?

Les 2. Et beaucoup de Tech hardcore par-dessus.


- Westmall ou Bud ?

Westmall. A la tienne.


- Et pour conclure : Quiche Lorraine ou caviar ?

Quiche Lorraine… avec du caviar dessus. Un vrai sacrilège.



Merci à Loïc Jaurena pour cette interview.

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