lundi 27 mars 2023

ROBERT PATUREL aka LE GORILLE


1- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 70 ans je suis un  mâle blanc hétéro, espèce en voie d’extinction (rire...) ! Je suis retraité de la Police Nationale, boxeur, enseignant en sports de combat et self-défense. Je suis marié et j’ai en tout 6 enfants.


2- Vous êtes un ancien policier du RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion), dans les grandes lignes quelles sont les missions demandées à cette unité d’élite de la police nationale Française ?

Les missions sont diverses et variées:

- Protections de hautes personnalités

- Anti terrorisme

- Prises d’otages

- Forcenés armés

- Grand banditisme

- Go fast

- Protection d’évènements importants (JO) 

- La recherche de moyens

- L’assistance aux autre services



3- Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans la police et ensuite de votre carrière comme intervenant et instructeur au sein du RAID ?

Je suis rentré à l’école de Police en mars 1976. Je suis devenu champion de France en boxe française pour la première fois.

Après ma scolarité j’ai été affecté dans le 16 eme arrdt de Paris, puis dans le deuxième arrdt et enfin en 1978 à la compagnie sportive comme athlète de haut niveau. Puis à la compagnie de moniteurs. A la demande de la BRI j’ai commencé à entrainer les membres de cette brigade, puis j’ai fais partie de la brigade anti commando et enfin à la création du RAID  j’ai rejoints les rangs de ce groupe en 1988.J’avais plusieurs casquettes, j’étais à la formation, mais en même temps dans le groupe d’assaut. Puis je me suis toujours intéressé à la négociation et mon profil les intéressait aussi. J’ai donc rejoint le groupe négociation pendant 2 ans et, à six mois de la retraite je suis retourné dans la colonne d’assaut car le groupe manquait d’anciens.



4- Avez-vous une anecdote à nous raconter qui vous a marqué lors d’une intervention durant ces années passées au service de la France ?

La munition d’entraînement allégée.

Au RAID, François Santini et Daniel Boulanger s’entendaient à merveille quand il s’agissait de faire courir un canular ou de piéger les collègues. Mais quelques fois ils n’y étaient pas pour grand‐chose, on leur tendait la perche, ou ils prenaient la balle au vol comme dans l’histoire qui va suivre.

Alors qu’ils étaient chargés tous les deux de mettre au point la fameuse M.E.A (munition d’entraînement allégée). Cette munition est constituée d’une ogive en caoutchouc et d’une douille inerte comportant juste une amorce qui permet le départ de l’ogive.

Cette munition révolutionnaire permettrait à des fonctionnaires porteurs de protections (lunettes, coquille….) d’effectuer des simulacres d’intervention à tirs réels, mais sans danger. (comme aujourd’hui avec la simunition). Ils allèrent trouver l’adjoint au chef du RAID, qui leur avait

demandé de lui rendre compte de l’avancée des travaux. Le patron, très intéressé leur posa des questions ayant trait surtout à la sécurité. Inquiet tout de même pour l’intégrité physique de ses hommes, le patron se renseigne sur la douleur engendrée par l’impact de se genre de munition.

Daniel lui expliqua que c’est très supportable. Après quelques secondes de réflexion le Commissaire désira se rendre compte par lui même, mais, prudent, il voulait d’abord voir les effets sur quelqu’un d’autre ; Fanfan se proposa immédiatement pour faire office de cobaye. Daniel s’approcha et tira trois fois dans la cuisse de Fanfan distant de deux mètres. Fanfan ne bougea pas d’un cil et garda son sourire paisible, le patron le regarda d’un air interrogateur.

« Ça vous a fait mal ? »

« Non ! Non ! On sent qu’on a été touché, mais c’est très supportable ».

Encouragé par les affirmations de Fanfan et surmontant ses dernières craintes, le patron décida de sauter le pas, en montrant sa cuisse, à son tour comme cible, il se prêta à l’expérience.

Et puis il n’est pas question de passer pour une mauviette devant ses hommes. Dan garda difficilement son sérieux et tira dans la cuisse du patron.

Un hurlement se fit entendre dans tout le bâtiment le patron sauta en poussant des couinements dignes d’un cochon qu’on égorge. Il baissa son pantalon et laissa apparaître sur le haut de sa cuisse, un point rouge sanguinolent. Le patron explosa, engueula les deux énergumènes et les vira de son bureau.

Fanfan et Dan s’éloignèrent avec un sourire complice, qui fit bientôt place

un splendide fou rire. C’est alors que Daniel posa la question qui lui brulait les lèvres.

« T’as vraiment rien senti »

« T’es con ! J’ai bien cru que j’allais tomber dans les pommes »

Fanfan baissa alors son pantalon, un bleu ; gros comme une main, et trois marques sanguinolentes apparurent à Daniel qui ne parvint pas à réprimer un « Ho !!! Putain»


5- Lors de votre carrière au RAID, vous avez aussi été "Négociateur", en quoi cela consiste t-il ? Et-il possible de retranscrire ses savoir-faire pour un civil dans la vie de tous les jours pour gérer certaines situations de crise ?

80% des affaires peuvent être réglées par la négociation, la plupart des crises peuvent être résolues de façon douce, ou du moins sans violence.

- On essaye de comprendre ce qui se passe chez le sujet en crise.

- On essaye d’établir un contact, de créer un lien, par empathie.

- On lui montre  qu’il existe d’autres voies de résolution de la crise.

- On apaise et on trouve avec lui une solution.


6- Avez-vous quelques conseils à donner aux plus jeunes qui nous lisent et qui voudraient postuler au RAID ?

- Comprenez bien ou vous vous engagez.

- Soyez prêts entraînez vous (physiquement, mentalement, techniquement).

- C’est un service merveilleux mais qui demande beaucoup d’énergie.


7- Vous êtes un ancien champion de Boxe Française, quel est votre parcours dans les arts martiaux et les sports de combat et votre palmarès en Boxe Française ?

J’ai effectué 103 combats pour 88 victoires

J’ai été six fois champion de France et champion d’Europe en 1984

Je suis le créateur de la boxe de rue, de la défense urbaine  et de la méthode Tonfa sécurité enseignée dans la Police.




8- Pouvez-vous nous mentionner une anecdote lors d’un de vos combats en Boxe Française ?


Lors de l’un de mes premiers combat internationaux, je boxais un Belge dans les Ardennes  Belges  dans une ville dont je ne me souviens plus du nom, et j’étais  étonné d’être encouragé par le public Belge. J’ai gagné par KO. J’ai posé la question en descendant du ring, et l’on m’a expliqué que j’étais en terre Wallonne  et que je boxais un Flamand. Je n’étais pas au courant à l’époque de l’animosité qui peut exister entre ces deux peuples.


9- Lors d’un combat sur un ring, quelle est votre technique favorite et pourquoi ?

Je  n’ai pas de technique favorite, j’essaye de m’adapter à l’autre.


10- Lors d’une agression dans la rue, quelle est votre technique favorite et pourquoi ?

Encore une fois le secret c’est l’adaptation


11- Quels sont vos 3 combattants préférés (toutes disciplines confondues) et pourquoi ?

Je dirais mon combat contre  Richard Gury (finale championnat de France 1983) un adversaire difficile qui avait remporté les éliminatoires par ko.Et que j’ai vaincu par KO au premier round.


Ma victoire aux points contre Pascal Ducros en demi-finale des championnats de France 1984. Car c’est un très bon (il est devenu champion du monde de kick_boxing quelques années plus tard).


Mon dernier combat contre Fred Royers en 1985 pour la nuit des arts martiaux, la revue karaté me propose de faire un jubilé alors que j’ai arrêté de puis un an, et surtout de choisir mon adversaire. Après réflexion j’ai choisi de prendre le seul adversaire qui m’avait battu en Europe. Fred me battra encore une fois aux points mais ça reste un bon souvenir.


Je pourrais parler aussi de ma victoire en championnat d’Europe en 1984 contre Marco Noccentini mais c’était plus un combat psychologique qu’autre chose, il se dopait aux applaudissements et je lui ai un peu « pourri » sa boxe pour lui éviter de briller et je l’ai l’emporté.


12- Vous faites parti des 2 pionniers de la "Self Défense" en France avec Charles Joussot. Vous avez créé votre méthode "Boxe de Rue", pourquoi et pour qui avoir développé ce concept ?

Oui d’ailleurs Charles a été l’une de mes sources d’inspiration. Dans la vieille savate  il y avait pas mal de "trésors" des gestes de défense, oubliés ou même interdits pour faciliter les compétitions et éviter les accidents, j’ai donc puisé dans l’histoire pour récupérer des techniques bien de chez nous, tout en étudiant  des gestes intéressants venus d’ailleurs (Jet Kun Do, Kali, Penchack, etc…) Et puis la boxe française toute seule ne me suffisait pas, j’ai voulu travailler le sol et les armes, d’où mes recherches.





13- Lors d’un voyage aux Etats-Unis vous avez ramené le Tonfa en France. Vous êtes également le concepteur de la méthode française du Tonfa sécurité enseignée dans les écoles de police, pouvez-vous nous mentionner les points forts de cet "outil" ?

La recherche était surtout d’éviter les frappes sur la tête et les visages ensanglantés que l’on pouvait voir à chaque manifs. Le tonfa est surtout un outil de protection, même si il peut aussi rendre les coups. Je le vois plutôt comme un bouclier. Il permet de bloquer les frappes des assaillants sans provoquer d’incident grave.

D’ailleurs il y a longtemps que l’on n’a pas vu de visages ensanglantés lors des manifs.

Les gens devraient savoir que nos forces de Police sont réputées pour être les plus professionnelles et les moins violentes au monde. C’est pour  cela que notre Police s’exporte dans le monde entier, j’ai entrainé des groupes d’intervention un peu partout, (Brésil, Philippines, Saint Domingue, Salvador, Jamaïque,, Hongrie) et partout ou je passais les CRS étaient déjà passés pour le maintien de l’ordre. Ainsi que les motards, les stups et même les BAC.


14- Quelles sont les personnes qui vous ont influencé dans la vie de tous les jours et pourquoi ?

Mes influences sont d’abord littéraires de par mes lectures adolescentes.

Eugène Sue dans les mystères de Paris et son comte Rodolphe qui pratique la savate, Maurice Leblanc et son Arsène Lupin savateur hors pair, Hergé (qui a pratiqué) et son tintin et tournesol tous deux savateurs. Jules Verne et son passe partout qui boxe un marin pendant le voyage en bateau.

Gaston Leroux et son Rouletabille, Rocambole… Tous ces gens m’ont inspirés pour pratiquer cet art qui m’est apparu comme mythique et mystérieux. Ensuite comme je me dis plus haut lors de me »s recherches martiales mes inspirations ont été Charles Joussot, Dan Innosanto, Lee Kwan Young …



15- Vous faites parti des cadres à l’ADAC (Académie Des Arts de Combat), pouvez-vous nous en dire plus sur ce système de self défense ?

Je n’ai jamais été cadre à l’ADAC mais partenaire.

J’ai toujours été libre tout en participant à l’ADAC je connais Èric Quequet depuis très longtemps et je me suis rapproché de lui quand il a créé l’ADAC. J’estimais que l’on faisait à peu prés les mêmes recherches J’ai amené la boxe de rue qui est maintenant entrée dans le concept défense de rue de l’ADAC. Maintenant j’ai ma propre structure avec l ‘ACADÉMIE PATUREL et sa DÉFENSE URBAINE et si je m’éloigne donc de l’ADAC à la demande d’Éric,  pour éviter toute "confusion". Ceci dit c’est une excellente école avec des cadres sérieux et un contenu complet, que je conseille à tout le monde. Mais nous restons amis.


16- Vous avez écrit plusieurs livres, pouvez-vous nous les citer et nous en parler en quelques lignes 

Le premier livre écrit était « l’esprit du combat » traduction française du fitting spirit j’avais écris ce livre au départ pour mes élèves et mes enfants mais en en parlant aux éditions Chiron ou je proposait un livre technique sur le tonfa. L’éditeur à paru intéressé par mon document  et m’a demandé s’il pouvait le lire. Finalement il l’a lu et a décidé de le publier. Il existe toujours aujourd’hui sous le titre "mes réflexions sur le combat" chez un nouvel éditeur.


Ensuite j’ai écris un premier roman « les panthères noires de Bièvres » il s’agit bien sûr d’un roman sur le RAID intitulé aujourd’hui "le Raid à l’épreuve du feu".


Il a été suivi par "mémoires du Raid" ou je raconte les interventions durant les 20 ans de ma présence  dans le groupe. Nous sommes 17 à écrire dans ce livre même si c’est moi qui le mets en page. Il a rencontré un vif succès, Suite à la retraite de mon éditeur mes livres sont édités à présent par Francephi diffusion


Puis j’ai fait le Boxe de rue 1 (étude comportementale) et boxe de rue 2 (les armes) deux livres techniques.


Puis un deuxième roman un peu futuriste "l’ile des bannis".


Et enfin un livre consacré au jeunes ados "Le guide du kid" écrit en collaboration avec un officier  des protections de personnalités.


17- Votre académie "Robert Paturel" dispense plusieurs activités dans le domaine de la self défense, mais elle assure également la survie d’un refuge d’équidés, pouvez-vous nous parler de cette passion pour les animaux ?

Ma femme et ma fille sont des "Brigitte Bardot" elles ont commencé à s’occuper de chevaux, puis, de récupérations en récupération on nous amenait des animaux en fin de vie, censés mourir bientôt et quelques fois on les garde 10 ans, les animaux en fin de vie coutent évidemment très chers en soins divers. (Maréchal Ferrand, vétérinaire, dentiste, ostéopathe) sans compter la nourriture, l’entretien des parcs, des clôtures et des cabanes. C’est d’ailleurs à cause de cela que les gens s’en débarrassent souvent (abandon, boucherie, don) ? Nous récupérons aussi des ânes des chèvres, et nous avons des chiens et des chats.


18- Vous avez joué dans plusieurs films et vous avez été également conseillé technique. Avez-vous une anecdote à nous donner avec un acteur ou une actrice lors d’une scène de "bagarre" ?

Dans "Raid Dingue" avec l’adorable Alice Pol ou je me suis évertué à essayer de lui donner l’allure d’une boxeuse, ce n’était pas évident et pourtant elle y mettais du sien (rire), Edouard  Baer dans les brigades du tigre à qui j’ai donné quelques bases de combat avec une canne. Liam Nesson dans "Taken" pour les déplacements avec une arme.



19- Pouvez vous nous parler de vos futurs projets ?

Je pense arrêter bientôt ou du moins "calmer le jeu" car j’ai 70 ans et la fatigue commence à se faire sentir. Mais j’aime toujours partager. Pour être un bon enseignant, il faut : Aimer enseigner, aimer la discipline enseignée et surtout aimer les gens.

Mais je resterais de toute façon toujours actif, j’ai 9 petits enfants demandeurs en leçons de boxe.


20- Quelle est votre devise dans la vie ?

"On ne peut pas tou savoir, mais on doit savoir qu’on ne sait pas tout"


21- Pour finir cette interview, je vous propose de répondre aux questions "existentielles".

- Boxe Française ou MMA ? 

Boxe française

- Tonfa ou bâton télescopique ? 

Tonfa

- Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon ? 

Bebel

- RAID ou GIGN ? 

RAID

- Panthère noire ou Gorille ? 

Gorille

- Gant d’or ou mine de diamant ? 

Gant d’or

- DVD ou livre ? 

Livre

- Médaille d’or de la jeunesse et des sports ou médaille d’honneur de la police ?

Jeunesse et des sports

- Bruce Lee ou Charles Charlemont ? 

Bruce Lee

- Et pour conclure : Brigitte Bardot ou Marilyn Monroe ? 

Brigitte Bardot



Merci à Patu pour cette interview.

Retrouvez le sur : 

https://www.robertpaturel.com


mardi 14 février 2023

LOWIK aka LE NINJA



1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Lowik, 32 ans, je suis dans le Béarn et je respire et vis Lancer de Couteaux.


2- Comment t’es venue cette passion pour le lancer de couteau ?

J’ai toujours eu un couteau sur moi puis via un très bon ami passionné de coutellerie, une après midi nous devions partir skater (nous faisons du roller street), une fois arrivé chez lui, il lançait des couteaux dans son jardin. j’ai tout de suite voulu essayer, il m’a montré, puis j’ai planté mon premier couteau et ça a été un déclic majeur pour moi. On a passé l’après midi à lancer et on est jamais parti skater…



3- Peux-tu nous donner quelques conseils pour débuter dans cette discipline ?

Bien se renseigner et se rapprocher des pratiquants (réseaux sociaux et si possible, le club le plus près de chez soi) avant de faire un achat compulsif sur internet qui malheureusement ne vend que des couteaux de lancer de très mauvaise qualité.


4- Tu as créé tes propres couteaux de lancer en collaboration avec "Opus Knives". Alors pour toi, quels sont les critères importants pour un bon couteau de lancer ?

En résumé: le choix de l’acier, l’épaisseur et la taille.



5- Tu pratiques essentiellement le "No Spin" (ou "Anti Spin"), peux-tu nous expliquer ce type de lancer et nous donner les avantages et les inconvénients par rapport au "lancer conventionnel" ou au "half spin" ?

Exactement ! 

Pour commencer, j’appelle ça "Anti Spin" parce que dans cette technique on vient dans les faits, contrer la rotation naturelle que prendra le couteau une fois lancé. Le terme "No Spin" (sans rotation) n’est donc pas tout à fait juste, mais je pinaille :)

Les avantages ? Ils sont simples et pratiques, tu peux lancer sans te soucier de la distance ou tu te trouves ou bien de l’angle par rapport à ta cible ! De plus, avec de l’entrainement tu peux générer des vitesses et des impacts vraiment incroyables !

Les inconvénients quant à eux vont plutôt être de nature "personnelle" dans le sens ou c’est un geste bien plus technique qu’un lancer conventionnel à une distance connu et calculé pour que le couteau fasse un nombre de rotation donné et bien précis. C’est une technique qui demande un vrai cheminement personnel et de l'entraînement bien plus poussé à mon sens que le lancer conventionnel.


6- Peux-tu nous d’écrire un training type pour améliorer tes techniques de lancer ?

Difficile de répondre à cette question car comme je le dis souvent aux gens, nous avons tous une morphologie différente qui fera que nous avons tous une manière différente de lancer. Cependant, prendre son temps et commencer à petite distance pour planter tous ses couteaux et puis pour le reste il existe bon nombre de petit exercices isolés pour décortiquer la technique et permettre à chacun d’améliorer sa / ses techniques.


7- Quel est ton record de distance en "No Spin" ?

21m ! 


8- Quelle type de cible utilises-tu et pourquoi ?

J’utilise des billes de bois et si possible d’une essence de bois la plus tendre possible ! Peuplier, Tilleul par exemple.


9- Nous pouvons considérer le lancer de couteau comme un "art martial" à part entière, pratiques-tu ou as-tu pratiqué un autre art martial ou un sport de combat ?

Oui tout à fait !  J’ai pratiqué le Judo, l’Hapkido et le Taekwondo !


10- Pratiques-tu des exercices de renforcement musculaire spécifique pour améliorer tes lancer ?

J’ai un élastique avec lequel je peux couvrir beaucoup d’exercices d’échauffement ou de renfort musculaire. Mais principalement, sans rentrer dans des termes trop technique, je travaille mes tendons et mes ligaments pour avoir un maximum de rotation externe de l’épaule entre autres. Plus tu as d’amplitude au niveau de l’épaule, plus tu peux créer de la vitesse dans tes lancers. Il y a toute une dimension bio mécanique qui me passionne et que j’ai étudié depuis des années.


11- Tu pratiques également le Baseball, penses-tu que cette discipline est un bon complément pour le lancer de couteau et plus précisément le "No Spin" ?

Alors, on pourrait croire que oui, sauf que le lancer au baseball et le "No Spin" sont presque des opposés. J’ai dû vraiment m’adapter quand j’ai commencé car je lâchais la balle trop tôt entre autre. Sans rentrer dans des principes bio mécanique très technique, il y a tout de mêmes beaucoup de similarité dans le geste quand même.


12- Pratiques-tu une méthode plus "interne" comme le yoga ou autres méthodes de respiration ?

Pas du tout, cependant je fais attention à ma respiration au moment de lancer sachant que cela aura une incidence sur le relâchement ou la tension des muscles.


13- Quel est ton couteau pliant préféré et pourquoi ?

Choix difficile… 

Je dirais mon Kwaiken en acier damas de chez Boker. Il est inspiré d’une lame fixe néo-japonaise, il a cette vibe très martiale qui me plait énormément.


14- Quel est ton couteau fixe préféré et pourquoi ?

Le SaberTooth de Jason Johnson, un ami et lanceur de couteaux exceptionnel.


15- Quels sont les objets qui composent ton EDC ?

Un pliant, une lampe tactique, et un couteau de lancer EDC dans un étui Kydex de mon ami P.T.A.C


16- Quelle est ta devise dans la vie ?

C’est tout bête mais "Have Fun" est quelque chose que je dis tout le temps.


17- Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

J’ai quelques élèves que je suis en ligne via vidéos interposées et auxquels j’enseigne le style d’anti spin que j’ai développé. 

J’ai pour projet de diversifier mes revenus générés par les réseaux sociaux en créant des vidéos didactiques que les gens pourront acheter et télécharger.


18- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions « existentielles ».

- No spin ou lancer conventionnel ?

No Spin !! 

- Chakram ou axe throwing ?

Chakram !! 

- USA ou France ?

USA !! 

- Rage Against the Machine ou Eminem ?

Eminem

- Tortues ninja ou Naruto ?

Naruto

- Epic Grindshoes ou skateboard ?

Skateboard

- Quiksilver ou Oxbow ?

Quiksilver

- Red Bull ou Monster Energy ?

Aucun des deux 

- Félin ou canidé ?

Canidé

- Et pour conclure : foie gras ou huitres ?

Foie gras (maison de chez moi )




Merci à Lowik pour cette interview.

samedi 4 février 2023

BENJAMIN RITTINIER aka LONELY DOG



1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Benjamin "Lonely Dog" Rittiner est je suis un artiste martial passionné, enseignant et combattant. Je suis le représentant européen des DBMA "Dog Brothers Martial Arts", la force motrice et l'entraîneur de la plupart des groupes et clans d'entraînement européens, et membre du "conseil des anciens".


2- Quel est ton parcours dans les sports de combat et les arts martiaux ?

J'ai commencé ma formation dans les arts martiaux en 1983 avec les arts martiaux japonais (Karaté, Judo et armement japonais). Vers 1990 j'ai commencé à pratiquer la Boxe et j'ai fait une dizaine de combats en tant que boxeur amateur. Plus tard, j'ai aussi fait de la Boxe Thaïlandaise et du Sanda. En 1998 j'ai eu mes premières leçons formelles en DBMA.


3- Quelles sont les personnes qui t’ont influencé dans ta pratique et ta vision du combat ?

Beaucoup de gens et j'apprends encore beaucoup des étudiants aussi. Je suppose que la plus grande influence que j'ai eu vient de "Crafty Dog" et "Top Dog".


4- Tu es le représentant Européen des "Dog Brothers" depuis de nombreuses années, peux-tu nous expliquer pourquoi avoir choisi cette méthode de combat au bâton ?

Comme je l'ai mentionné, j'ai fait beaucoup d'arts martiaux traditionnels au début. Quand j'ai commencé la Boxe, j'ai aimé l'applicabilité immédiate de ce qui a été appris. Comme je l'ai eu   avec les Dog Brothers Stickfighting.


6- Quel est le bénéfice physique et mental que peut apporter le combat au bâton ?

Lorsque vous participez à des compétitions de Boxe, de Boxe Thaïlandaise, etc…, les catégories de poids sont très importantes. Il est très difficile de combattre un adversaire dans un ring plus lourd que vous. Un stick permet "l’équilibre". J'ai combattu des gens qui avaient 40 à 50 kg de plus que moi.


7- Les Dog Brothers son connu et réputé pour la dureté et la réalité de leur combat (Real Contact Stickfighting), peux-tu nous mentionner quels sont les équipements autorisés et les règles à suivre lors d’un combat ?

On essaie d'utiliser le moins d'équipements de protection possible, masque d'escrime, petits gants, genouillères, coudières et c'est tout.

Nous n'avons pas vraiment de règles, mais nous avons un codex - les mots magiques :

"Pas de juges, pas d'arbitres, pas de trophées". 

Une seule règle : Soyez amis à la fin de la journée ! Cela signifie que notre objectif est que personne ne passe la nuit à l'hôpital. Notre objectif est que chacun reparte avec le QI avec lequel il est venu. Vous seul êtes responsable de vous, alors protégez-vous en tout temps.


8- Selon toi, quels sont les points importants à travailler et à développer pour devenir un bon combattant en stick ?

Il y a beaucoup de points à travailler. En plus d'avoir suffisamment de puissance dans vos frappes, je pense qu'il est très important d'avoir un bon jeu de jambes et une défense très solide. De plus, je pense que c'est juste bénéfique si vous avez différentes stratégies pour différents problèmes. Vous n'avez pas à former uniquement des attributs physiques, mais aussi votre intelligence de combat.


9- Comment se déroule une journée "Gathering of the Pack" et qui peut y participer ?

Un rassemblement est le jour où nous nous réunissons pour nous tester. En Europe, nous avons 2 rassemblements par an. L'un est ouvert à tous et l'autre est réservé aux membres de la tribu.


10- Comment devient-on un "Dog Brothers" ?

Pour devenir un Dog Brother, il faut être admis dans la tribu. Pour être accepté en tant que membre de la tribu, il faut se battre lors de rassemblements. La première étape consiste à devenir "Chien", ceci est réalisé après avoir combattu dans plusieurs rassemblements.

Si le "Conseil des Anciens" aime le combattant et reconnaît son potentiel, il y a de fortes chances qu'il monte plus loin pour devenir "Full Dog Brother".


11- Pourquoi donner des pseudonymes (Top Dog, Crafty Dog, Lonely Dog, etc…) ?

Tout a commencé dans les années 80, à cette époque il y avait 3 gars avec le même nom de famille, et il était donc naturel de chercher des surnoms. Une personne est devenue pour des raisons évidentes "Crafty Dog" et une autre a reçu le nom de "Puppy Dog" puisqu'il était le plus jeune de ce groupe. Au même moment, Crafty Dog lisait une bande dessinée de Conan dans laquelle Conan criait à ses camarades de campagne "Allez les Dog Brothers !".


12- Combien as-tu de combats "Dog Brothers" à ton actif ?

Pour être honnête, je ne sais pas exactement. Depuis que je combats en RCSF "Real Contact Stick Fighting" (25 ans), ça doit être quelques centaines…


13- Quelle est ta routine de training sur une semaine ?

Bien sûr, je me suis entraîné beaucoup plus quand j'étais plus jeune. Quand j'avais entre 30 et 40 ans, je m'entraînais environ 20h par semaine. Maintenant à 50 ans c'est beaucoup moins.

En général je m'entraîne beaucoup en "shadow-stick", au travail des pneus et au sparring.


14- Lors d’un combat "Dog Brothers", quelle a été la blessure la plus grave que tu as reçu ?

Pour être honnête, j'ai subi plus de blessures à l'entraînement qu'au combat. J'ai eu quelques doigts cassés, quelques côtes cassées et une fracture sur une vertèbre inférieure.


15- Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

J'apprécie de soutenir et de guider les groupes de formation DBMA dans toute l'Europe. Et bien sûr, les rassemblements annuels sont toujours un événement important.


16- Quelle est ta devise dans la vie ?

Restez positif et continuez.


17- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions "existentielles".

- Single stick or double stick ?

Single stick

- Caveman or redondo ?

Un coup droit contrôlé

- Power or footwork ?

Footwork

- Krabi Krabong or JJB ?

MMA avec des bâtons

- Masque d’escrime ou gants de hockey ?

Masque

- Nunchaku ou couteau ?

Ni l’un ni l’autre

- Sheepdog or wolf ?

Wombat

- Croix Suisse ou étoiles US ?

Pas de drapeaux

- Rambo ou Terminator ?

Yoda

- Et pour conclure : burger ou gruyère ?

Frites de patates douces




Merci à Benjamin Rittinier pour cette interview.