mercredi 16 mars 2022

FRED PERRIN aka LE GRAND HÉRON CENDRÉ



1- Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour je suis née en 1965, j’ai 55 ans, je suis coutelier et mes passions sont les couteaux et les arts de combats au sens large.


2- A partir de quel âge as-tu eu cette passion pour les couteaux ?

Je pense vers 8 ans, j’ai commencé à ramasser tous ce qui était couteau. A partir de 13 ans j’ai recherché tous les livres et articles dans les revues d’armes et de chasse.


3- Quand as-tu débuté le métier de coutelier ?

En 1990, à l’époque ont était pas nombreux en France.


4- Quels sont les couteliers qui-t-on influencés ou inspirés au début de ta carrière ?

Chez les américains, pour la forge et la recherche de l’efficacité de coupe :  Jimmy Fikes, Shiva Ki et Bill Bagwell.

Pour les formes et l’esprit « outil de défense edc » Jerry Price (le 1 er utilisateur du Kydex) et Tom Maringer.

En France, le Corse Jo Antonini qui avait une vision large de « l’outil couteau » et une culture encyclopédique sur les armes blanches.


5- Tu es le créateur de la célèbre « Griffe », peux-tu nous donner l’historique de ce concept ?

Peu de temps après mes débuts dans la coutellerie j'étais à la recherche d'une forme qui me permettait de porter un couteau fixe en permanence.

Plusieurs caractéristiques étaient importantes dans mon cahier des charges. Une lame courte de moins de 5 cm car ça suffit pour tout un tas d'usages. Une poignée avec une bonne prise en main dans toutes les positions.

Après plusieurs essais, l'idée d'utiliser un anneau que j'avais déjà vu sur certains couteaux et venue relativement naturellement. Après quelques essais de diverses formes le dessin de la Griffe telle que vous la connaissais est arrivé à maturité.

Le concept de l’anneau au centre du couteau prend toute son importance quand on ne veut pas perdre son couteau même quand on ouvre la main.

La taille doit beaucoup au fait que j'ai longtemps porter un couteau autour du cou est je voulais un couteau compact. Le look rappel assez les Deringers que j'adore et pour moi c'est un compromis qui me semble être le parfait outil.




6- Il y a un autre modèle dans ta gamme qui est bien connu dans le monde de la coutellerie et que tu as sorti en collaboration il y a plusieurs années maintenant avec la célèbre marque Américaine Spyderco, ce modèle est le « Street Bowie ». Peux-tu nous donner le cahier des charges de ce couteau et comment c’est fait cette rencontre avec Spyderco ?

La rencontre avec Sal Glasser remonte à 1994 et en 1999 /2000 nous avons beaucoup échanger sur nos visions des couteaux.  

J’avais testé de nombreux Spyderco avec l’ami Némo et Jean Manuel Moreau et un jour Sal Glasser ma demander de faire un fixe pour Spyderco.

L’idée de base était un fixe dans les 25 cm au total pour 12.5 cm de lame (c’est pour moi la taille qui reste facile à porter dans tous les modes de port avec une lame assez longue), le plus polyvalent possible, léger et avec un look neutre.

Je suis parti de mon modèle Street Bowie que je déclinais entre 8 à 12 cm de lame. Ce couteau est également nommé le FB04.



7- Si tu devais choisir un seul couteau pliant, quel serai ce modèle et pourquoi ?

Un Leatherman Charge TI. 

C’est un modèle passe partout avec des tas d’outils, dont la pince, une lame « plain edge », et une lame « serrated ».


8- Si tu devais choisir un seul couteau fixe, quel serai ce modèle et pourquoi ?

Un Street Bowie, car passe partout et répond à ce que moi j’ai comme usage d’un fixe.


9- Si tu devais choisir un seul couteau dans ta gamme, quel serai ce modèle et pourquoi ?

La griffe.

Pour un usage journalier elle accomplie toutes les taches communes et on l’oublie car petit et léger.


10- Il y a pratiquement 20 ans (ce qui ne va pas nous rajeunir…), j’ai eu la chance d’apprendre le métier de coutelier avec toi, penses-tu qu’il est pertinent aujourd’hui à l’ère du tout numérique de devenir artisan en général ?

Être artisan c’est un choix de vie. Tu choisi une forme de liberté et pas beaucoup de sécurité (à part la sécurité sociale ce qui n’est pas rien), aucune réelle possibilité de faire des projections sur l’évolution de ta carrière. Mais si tu aimes te creuser la tête, t’adapter et faire ce qu’il te plait, alors oui c’est pertinent.



11- Tu as une autre passion dans la vie, c’est les sports de combat et les arts martiaux, peux-tu nous donner ton parcours sportif et martial ? 

J’ai pratiqué la boxe française, le taekwondo, l’hapkido, le full contact et divers styles philippin et indonésien, plus le système cac de l’armée françaises.


12- Outre le coutelier que tout le monde connait, tu es également connu dans le milieu de la « protection personnelle » et c’est même à cette occasion que nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors d’un stage que tu avais donné sur Nancy. Je sais que tu as une grande connaissance historique du combat à mains nues et aux armes, peux-tu nous donner quelques influences qui ton inspirées à créer ta méthode de « protection personnelle / combatives » et par la même occasion tes couteaux et autres outils qui coupent et qui piquent ?

Les influences les plus notable sont issu en partie du système français très bien développé avant la guerre 14-18 ou l’ensemble savate bf couplé aux luttes (parisienne ou traditionnelle) donnait une base fort sérieuse à main nue. Si on ajoute la canne et le bâton ça devient très complet. Des traités de self défense du début du 20ème siècle mon permis de me donner des axes de recherche.

La deuxième influence, c’est les combatives créer pendant la deuxième guerre mondiale. Là aussi c’est un mixte de diverses techniques d’Asie et d’Occident avec comme recherche l’efficacité la plus rapide.

Pour les arts lier aux lames, les combatives, école philippine et écoles européenne notamment espagnole.

L’influence sur mes couteaux est un mixte de tous cela avec un zeste d’adaptation à notre époque.







13- Peux-tu nous donner ta définition d’un couteau de combat ?

Le couteau de combat c’est celui que tu as dans la main quand tu te bats.


14- En exclusivité, peux-tu nous donner ta « technique secrète » face à un individu menaçant armé d’un couteau ?

CFC « cours Forest cours » 

(Solution bis : à 10 mètres avec un juxtaposé et des chevrotines 28 grains)


15- Quels sont les objets de base qui composent ton EDC ?

Une Griffe, un Leatherman, une lampe, un sap porte-monnaie et du cash.


16- Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

Custom, je travaille sur une évolution du Street Bowie, celle du 21ème siècle.

Chez Max Knives, des collaborations avec deux voire trois autres designers et aussi une série de petites lames fixe.




17- Quel est ta devise dans la vie ?

« Faire et… laisser braire »


18- Pour finir cette interview, je te propose de répondre aux questions « existentielles ».


- Pistolet ou revolver ?

Revolver (Chief)

- Lame fixe ou folder ?

Fixe (Street Bowie)

- Poing US ou Sap ?

Sap (porte-monnaie)

- Balisong ou Trifolder ?

Balisong

- Shanghai stick ou bâton télescopique ?

Shanghai stick

- Rambo ou Rocky ?

John Rambo (c’est grâce à Sly que le grand public a connu les couteaux custom et aussi la survie)

- ACDC ou Bob Marley ?

ACDC

- Café ou cigarette ?

Café

- Malinois ou Chihuahua ?

Berger Hollandais

- Et pour conclure : Cassoulet ou choucroute ?

Choucroute



Merci à Fred Perrin pour cette interview.

Retrouvez Fred Perrin sur Instagram : fred.perrin.concept

* Cet article est disponible dans le magazine Suvival n°32