ESEE 6
La société Américaine Esse / RAT « Randall’s Adventure Training » possède une très large gamme de couteaux outdoor.
Ils ont intelligemment sélectionné les matières premières et établi un cahier des charges pour proposer des couteaux industriels de bonne facture et surtout fonctionnels.
Le Esse 6 est un « 4x4 » de taille modeste (si nous le plaçons dans la catégorie « camp knife ») mais d’une réel efficacité sur le terrain.
La balance de l’équilibre n’est pas tout à fait optimale (un peu trop de masse à l’arrière).
La lame est de type « drop point » avec émoutures « full flat », ce qui permet d’avoir un bon ratio solidité / polyvalence.
La lame possède un « finger choil » pour des utilisations ou la dextérité demande à être plus fine. Par rapport à la longueur de la lame, cette option aurait pu disparaitre pour gagner quelques millimètres de tranchant supplémentaire.
Le « jimping » sur le dos de la lame est agréable au contact du pouce, mais il manque quelques centimètres de chaque côté pour que celui-ci soit totalement exploitable quand l’index est dans le « finger choil » ou en prise en main « marteau ».
L’ergonomie du manche et des plaquettes lui donne une prise en main correcte et le couteau ne tourne pas dans la main durant une utilisation.
La finition polis satiné du Micarta linen permet d’avoir une bonne rétention même avec les mains mouillées (vous pouvez toujours ajouter du tape de crosse de hockey ou de la chambre à air pour améliorer cette rétention) et le choix de cette matière pour des plaquettes solides n’est plus à démontrer.
Les intercalaires rouge placés entre les plaquettes sont un petit plus pour la visibilité en milieu outdoor, mais après quelques utilisations ils deviennent rapidement ternes. Pour une visibilité optimale, rien ne remplace des plaquettes (et ou la lame) de couleurs vives. L’utilisateur peut également placer une drisse de couleur vive dans le trou prévu à cet effet au niveau du talon (cette drisse permettra aussi de sécuriser et d’améliorer l’utilisation dans certains cas). Il existe aussi le mode « bourrin » qui consiste à sprayer le manche et la lame à l’aide d’une bombe de peinture. Ce principe du « vu pas vu » déprendra comme d’habitude de : Qui on est ? Ou on est ? Et ce que l’on fait ?
Le talon est de type squelette, ce qui est un plus pour éviter la casse des plaquettes lorsqu’on vient cogner dessus. Cela permet également d’avoir une zone d’impact souvent beaucoup plus dure que la matière opposée qui va subir l’impact (casser des fruits à coque, une vitre, marteau de fortune, casse-tête, etc…).
Esse a fait le choix d’un acier carbone de type 1095 et je le trouve très judicieux. L’acier 1095 couplé à un bon traitement thermique permet d’avoir un bon pouvoir de coupe et de s’affûter facilement sur le terrain, ce qui est une caractéristique très importante pour ce type de couteau (la course au Rockwell / HRC ne fait pas bon ménage pour un couteau de terrain). Cet acier permet d’avoir une bonne résilience aux contraintes latérales et autres chocs que peux rencontrer le couteau en usage « outdoor ». Il s’affûte sans effort avec une simple lime métallique, ou une simple pierre diamantée sans y passer des heures.
Le « petit défaut » de l’acier 1095 et comme tous les aciers carbones, c’est qu’il peut s’oxyder. Mais le Esse 6 possède un revêtement sur la lame qui le protège correctement d’une oxydation prématuré.
L’étui en Zytel est de qualité correcte, mais je trouve qu’il n’est pas très bien ajusté. Le clip intégré à celui-ci permet de le placer facilement avec ou sans ceinture sur le pantalon. La hauteur de positionnement de l’étui par rapport à la ligne des hanches reste instinctive pour un dégainé. Pour faciliter la mise en œuvre sans tirer comme « un buffle » pour extraire votre couteau, la zone « pousse pouce » est un plus.
Pour conclure, le Esee 6 est un vrai outil de terrain, il est conçu pour être utiliser et ne pas rester dans un tiroir ou une vitrine. Alors forcément, il sera rayé, patiné, et j’en passe…, mais c’est toujours appréciable d’utiliser un outil de qualité à sa juste valeur. Avec les « cicatrices » que vous allez lui donner, votre couteau gagnera une âme qu’un couteau neuf restant dans une vitrine ne possèdera pas.
« Ça, c'est mon Couteau. Il y en a beaucoup comme ça, mais lui c'est le mien… » (clin d’œil aux aficionados du film Full Metal Jacket).