mardi 5 novembre 2024

LE BALISONG

 

Il y a une histoire profonde qui me lie à ce concept de couteau, une passion qui remonte à mon enfance. Tout a commencé lorsque j'avais 7 ans, quand un ami, Charles, m'a transmis sa fascination pour les couteaux. C’est à cet âge que mon père m’a acheté mon premier couteau dans une armurerie : un Balisong.

Ce type de couteau a accompagné une grande partie de ma jeunesse, particulièrement durant les années 80-90, période où il était très en vogue. Au fil du temps, j'ai eu la chance de posséder différents modèles, allant des plus exotiques, fabriqués aux Philippines, aux plus modernes en titane montés sur roulements à billes. Mais au-delà des matériaux et des designs variés, ce couteau présente plusieurs caractéristiques qui le rendent particulièrement intéressant.

Tout d’abord, par sa conception, lorsqu'il est en position ouverte et correctement tenu en main, il est impossible que la lame se referme sur vos doigts, ce qui en fait l’un des couteaux pliants les plus sécurisés sur le marché. Les couteaux OTF (Out The Front) et les Trifolders appartiennent également à cette catégorie de « pliants sécurisés », mais c’est un autre sujet.

  • Il peut s’ouvrir et se fermer d'une seule main de manière assez facile et rapide avec un peu de pratique.
  • En position fermée, avec la lame logée entre les deux branches, il est également très sûr. Par exemple, en cas de chute à vélo ou à moto, une lame fixe dans son étui en cuir ou Cordura peut traverser l’étui et vous blesser. Cela est impossible avec un Balisong correctement fermé et rangé dans un étui de ceinture.
  • Si une vis ou un rivet d'une des deux branches venait à se perdre, il est assez simple de le remplacer sur le terrain avec un clou, une goupille, un anneau brisé ou même un simple fil de fer du bon diamètre en guise d’axe de fortune.
  • Selon la taille de votre Balisong en position fermée, il peut également servir d'outil d'impact pour votre Protection Personnelle.
  • Lors de certaines ouvertures spécifiques, les branches peuvent aussi être utilisées pour frapper un adversaire.
  • Grâce à sa conception mécanique rustique, il est plutôt solide pour un couteau pliant et peut facilement remplacer une lame fixe pour des tâches légères en milieu naturel.

Je ne vais pas revenir sur l’historique du Balisong, car beaucoup l’ont déjà fait avant moi et son origine reste incertaine, rendant difficile toute affirmation définitive. Toutefois, il est intéressant de noter que ce couteau pliant a été utilisé dans certains conflits, comme dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale par certains de nos « Poilus », ou encore durant la guerre du Vietnam.

Le Balisong a souvent été mal perçu, injustement associé à un couteau de « voyou » en raison des films des années 80-90. Aujourd’hui, il est principalement prisé par une clientèle assez jeune, qui se passionne pour le « flipping », une pratique consistant à exécuter des figures acrobatiques avec le couteau. Cela développe une dextérité impressionnante, mais nécessite des heures d'entraînement. Pour être honnête, ce n’est pas vraiment mon domaine d'intérêt, car ma pratique du Balisong est plus orientée vers le « combat » que vers le « flipping », mais une chose est sur, ce concept a encore de belles années devant lui.

Vous trouverez ci-dessous quelques modèles de Balisong que j’affectionne particulièrement.



(de gauche à droite) Benchmade 51 Morpho / Benchmade 42 / Benchmade 31
Philippin by Armand Palacio
Hackman
Squid Industries Trainer
N14 - Le Poilu by Station IX


Le fait qu’il soit souvent lié à la rue ne le rend pas plus dangereux qu’un Opinel ou un autre couteau. Comme toute arme, il est dépourvu de vie et n’est que le prolongement de la volonté de la personne qui l’utilise.

Comme vous l’aurez compris, c’est un concept que j’affectionne tout particulièrement pour sa fiabilité, son efficacité et sa rusticité. Il a traversé les époques grâce à ces qualités indéniables.

Que la force du Balisong soit avec vous… :-)